Beaucoup d’exigences pour peu de soutien
Les multiples réformes, les modifications permanentes de programme, les injonctions contradictoires de méthode et la charge croissante de travail dans les établissements scolaires, joints à l’impression de n’être entendus ni par les inspecteurs, ni par la DGSCO, quand un appel à l’aide est lancé sur la modalité de contenu et de méthode, ont profondément découragé les enseignants depuis plusieurs années. Les professeurs ont été beaucoup sollicités par les changements dans les programmes et dans l’organisation générale de l’école et ils ont réalisé un énorme effort d’adaptation. Ils estiment en majorité que celui-ci n’a pas été reconnu par l’inspection. Ce constat s’applique tant au primaire, qu’au collège et au lycée.
L’espoir d’une vraie transformation des programmes
L’annonce de la refonte des programmes a fait naître de nouveaux espoirs quant à la disparition de programmes « infaisables », mais a fait craindre une nouvelle fois aux enseignants de terrain de ne pas être consultés, associés, voire entendus. Les remontées de terrain permettent de parler d’une relative indifférence, contre laquelle nous essayons de lutter. Prenons l’exemple du primaire : une consultation des programmes de 2008 a été lancée en octobre. Il a été demandé aux enseignants de donner leur avis sur les qualités et défauts de ces programmes ; les parties des programmes dont l’application nous a semblé difficile ; les éléments que nous souhaitions voir conservés ; et nos suggestions pour les prochains programmes. Mais le document de travail donné était pour le moins sommaire, quant à un projet de refonte aussi important pour la communauté éducative : un simple tableau à remplir avec des questions fermées. Pour le moment, nous n’en avons eu aucun retour. Une deuxième concertation devrait être prévue avant la fin de l’année mais pas de nouvelles. Les enseignants ont réalisé cette synthèse, mais sans grand espoir qu’elle soit prise en compte.
Comment créer les bonnes conditions pour une réforme ?
Une réforme peut s’engager à partir de la maternelle (2015) à condition qu’elle mette en œuvre des objectifs clairs et permanents jusqu’au baccalauréat, ce qui induit d’intégrer à cette réforme une réflexion sur les enseignements et compétences mis en œuvre au lycée. Il convient d’éviter aussi les redites, avec les élèves qui revoient au collège ce qu’ils ont vu au primaire, puis au lycée ce qu’ils ont vu au collège. Pour mener cette réforme, il faut avoir présent à l’esprit les quatre matières qu’enseignent les professeurs : histoire, géographie, éducation civique et histoire des Arts, le tout dans l’esprit du développement durable qui a envahi les programmes.
Cela nécessite une structuration claire, dynamique, progressive, aussi simple que possible pour servir de tremplin à un enseignement vivant.