La présentation du livre, publié chez Perrin, est assurée par Jean VASSORT, l’exposé par l’auteur suit le sommaire de son ouvrage.
Eric Alary, docteur-agrégé d’histoire, professeur en CPGE littéraire commence par une explicitation du terme de paysan. Ce mot est très lié à l’image des citadins sur le monde rural.
Dès le XIXe siècle il devient plus malveillant chez Balzac quand Sand est plus bucolique. À partir des années 1940 le terme d’agriculteur apparaît puis celui d’exploitant agricole, en particulier dans le discours des hommes politiques. Le terme de paysan est englobant faisant fi des différences.
Les sources utilisées :
Partant des paysans sous l’occupation le conférencier a surtout travaillé sur la vie quotidienne et son évolution. Les sources disponibles ont amené à élargir le propos.
Les sources employées vont des sources de la gendarmerie (rapport des paysans à l’ordre, à l’État, aux autres ruraux), les archives de l’assistance publique pour l’exode rural, les écrits des syndicalistes paysans, des instituteurs. Enfin des sources plus personnelles comme les correspondances notamment pendant la première guerre.
Les paysans de la Belle Époque :
Il existe plusieurs paysanneries, plus ou moins riches mais on constate un mieux être général grâce à l’école, au service militaire et à l’ouverture liée au chemin de fer.
Beaucoup d’images de cette période avec la carte postale : l’image dominante est celle du paysan nourricier.
Les paysans confrontés aux deux guerres mondiales :
Les guerres ont eu des effets de déstabilisation des sociétés paysannes tant pendant le conflit (éloignement du paysan de sa terre, travaux assurés par les femmes, les adolescents et les vieux) qu’après.
Si la première guerre a entraîné un déclin du fait des nombreux morts et blessés, la seconde guerre est marquée par le discours agrarien de Pétain puis une hostilité du milieu paysan dans le second semestre de 1941 et le développement d’un regard négatif des citadins sur le paysan vu comme profiteur du marché noir.
L’après seconde guerre mondiale :
On assiste à de nombreux changements techniques : mécanisation, début de l’augmentation de la taille des exploitations mais aussi au combat intergénérationnel.
En 1951 la France produit désormais plus de blé qu’elle n’en consomme.
À noter l’importance en 1962 des lois Pisani/De Gaulle
Il est fait référence aux rôles de la JAC, des chambres d’agriculture qui naissent aux lendemains de la guerre pour expliquer l’évolution vers la concentration des exploitations dans un circuit mondialisé des prix en dépit de la protection de la Politique Agricole Commune
Et aujourd’hui ?
Divers facteurs sont cités : le crise, la multiplication des suicides, le mille-feuille bureaucratique, les manifestations qui montrent le désarroi des exploitants lié à l’endettement et le développement de la culture biologique.
Les questions de la salle sollicitées trop tôt n’ont pas permis au conférencier de développer sa pensée de façon structurée.
Ont été effleurés des éléments comme les achats de terre chinois, la financiarisation du foncier, le lobby agroalimentaire et les circuits courts, le retour d’une valorisation des « agriculteurs/paysans ».
Eric Allary rappelle l’importance des années 60 dans ces évolutions et fait référence à l’ouvrage d’Henri Mendras : La fin des paysans.