Une vraie découverte ce Marcello Simonetta à propos de Catherine de Médicis. Humain, attachant, drôle, passionné et captivant ! Un excellent moment à Blois qui a illuminé ma journée. Le tout en petit comité à 1m50 du conférencier. Ce sympathique conférencier a écrit trois livres sur les Médicis (éditions Albin Michel) : L’énigme Montefeltro au temps de Laurent le Magnifique (2018), Les Renards et les Lions au temps des papes Médicis (2019) et enfin ce troisième sur Catherine avant qu’elle devienne Reine Mère en 1559.
Catherine est née le 15 avril 1519 à Florence et meurt le 5 janvier 1589 à Blois.
Le premier drame
Tout commence quand Catherine a 9 ans. Elle est seule et orpheline à Florence, sa famille ayant été chassée de la Ville. Pour ne pas être envoyée au bordel, elle se rase les cheveux et dit qu’elle veut devenir bonne-sœur. A 12 ans, elle fuit Florence et rejoint son oncle, le Pape, à Rome.
A 14 ans, elle se marie à Henri, duc d’Orléans et deuxième fils de François Ier. Ils ont tous deux 14 ans. Premier traumatisme, sa nuit de noces, qui se fait en public, comme de coutume. Elle ne parle pas un mot de français et a reçu une éducation très défaillante…
En août 1536, le Dauphin François meurt après une partie de jeu de paume, en buvant un verre d’eau glacée. On accuse l’autre joueur, un Italien, de l’avoir empoisonné sous les ordres de Catherine. En larmes, elle se précipite auprès de François Ier et proteste de son innocence. Elle accepte de se retirer au couvent et d’abandonner la Cour, mais le Roi la rassure et lui demande de rester.
Deuxième drame, elle n’arrive pas à avoir d’enfant.
En 1544, elle accouche enfin de son premier enfant. En tout, elle en aura dix (cinq garçons et cinq filles) dont trois deviendront rois : François II, Charles IX et Henri III.
Quand François Ier meurt (1547), Henri II devient roi. Mais il est sous l’influence de sa maîtresse, Diane de Poitiers (47 ans), qui déteste la jeune Catherine de 27 ans. En juillet 1559, quand Henri II meurt dans un tournoi, Catherine chasse enfin Diane de Poitiers de la Cour.
Une femme qui a du panache
Catherine a fait preuve d’une résistance et d’une résilience qui force le respect, Marcello Simonetta s’est attachée à ce personnage étonnant et énergique, mais qui est souvent réduit à son rôle lors de la Saint Barthélémy, terrible massacre des protestants à Paris en 1572. Sur la Saint-Barthélémy, les Clionautes avaient eu l’occasion de recenser l’ouvrage, fameux, d’Arlette Jouanna.
Passionnée d’art, d’architecture, de littérature et de gastronomie; elle se lie aussi à la sœur de François Ier, la féministe et originale Marguerite de Navarre.
Ce livre n’est pas un roman. Il ne relate que des faits historiques. Marcello Simonetta reconnaît qu’il n’a aucune imagination. Un auteur proche de ses interlocuteurs, fin et ayant un énorme sens de l’humour.
Quelle rencontre humaine et chaleureuse dans la Bibliothèque de Blois : un moment INOUBLIABLE !
Vous pouvez poursuivre votre lecture en consultant les autres comptes-rendus de conférence des Clionautes à Blois 2020.
Vous pouvez également consulter l’analyse d’une biographie de Catherine de Médicis écrite par Jean-François Solnon sur la Cliothèque.