Une exposition au centre Pompidou, du 28 mars au 16 juillet 2018, décrit le grand projet d’artistes engagés devenus les affirmateurs du renouveau en art dans la Russie révolutionnaire. Ce fut tout l’enjeu de l’école populaire de Vitebsk, aujourd’hui en Biélorussie, fondée par Marc Chagall, nommé commissaire des Beaux-Arts de la région. Après un début de carrière parisien, l’artiste vient se marier dans sa ville natale et s’engage avec passion, (voir l’euphorisant « Double portrait au verre de vin »), dans cette aventure.
Cette école gratuite et ouverte à tous rassemblent des artistes qui connaitront des carrières internationales comme Chagall mais aussi Lissitzky, peintre engagé auteur d’affiches de propagande,
et surtout Malévitch, le fondateur du suprématisme, courant radical symbolisé par le carré noir. A travers 250 œuvres et documents, le MNAM fait revivre une période peu connue de fébrilité artistique durant laquelle, loin des métropoles où s’active la Révolution, se joue un projet de société nouvelle. Chagall rêve d’un art de gauche fondé sur une pluralité de tendances, de l’art figuratif à l’abstraction. Beaucoup d’étudiants adoptent le suprématisme de Malévitch, un mouvement pictural d’avant-garde qui prône l’abstraction, une recherche sensible pure. À travers des formes géométriques simples et des couleurs sobres, il joue avec le poids des couleurs et des formes, pour tenter de traduire un état d’équilibre total et parfait.
Ainsi nous sont présentées des œuvres qui témoignent de cette utopie collective d’une durée de trois ans qui consistait à repenser le monde grâce à la création artistique.