C’est avec beaucoup d’intérêt que les Clionautes ont pu suivre la première matinée de ce colloque qui s’est tenu à l’université Panthéon Sorbonne le 4 juin dernier. Présent à Paris dans le cadre des rencontres multiples qui sont imposées par la fracture géographique que les Clionautes subissent, et après avoir participé au forum sur l’enseignement de l’histoire organisé par le conseil supérieur des programmes, j’ai pu concrétiser des échanges déjà fructueux avec Julie d’Andurain qui a été la maîtresse d’œuvre de ces rencontres.
Société française d’histoire des outremers

Julie d’Andurain, accompagnée par Hugues Tertrais et Marc Michel ont introduit la première matinée de travail dont le thème était, et dans le cadre des commémorations du centenaire de la première guerre mondiale, l’occasion de faire le point sur la recherche en histoire coloniale.
Ces prises de notes correspondent à la volonté de faire connaître les travaux de jeunes chercheurs dans certains ont la particularité d’être des professeurs d’histoire et de géographie en exercice dans le second degré. Association disciplinaire les Clionautes ne peuvent que soutenir leur démarche, soucieux de maintenir ce lien entre les avancées de la recherche et l’histoire enseignée.

En ouverture de ce colloque l’historien Marc Michel dont les travaux sur l’histoire de l’Afrique coloniale font toujours référence a tenu à évoquer cette publication de l’historien néerlandais disparu en 2010, Dick Van Galen Last, « des soldats noirs dans une guerre de blancs, (1914–1922), une histoire mondiale. Marc Michel et Pieter Lagrou en ont rédigé l’avant-propos.

Des soldats noirs dans une guerre de blancs

La réflexion de Marc Michel est toujours aussi affûtée sur l’ensemble des questions qui touchent à l’Afrique en général et à l’Afrique occidentale française en particulier. Il a présenté le choix français d’engager des soldats noirs sur le front européen au cours de la première guerre mondiale comme une démarche contradictoire, voulant la fois affirmer l’universalisme français, mais également reprenant les travaux sur « la force noire » du colonel Mangin, dont nous livrons une présentation ici: http://www.cndp.fr/crdp-reims/fileadmin/documents/armee_noire/panneaux_expo.pdf
Si l’on a pu considérer que la seconde guerre mondiale a été un accélérateur de l’histoire, notamment en matière de décolonisation, en Asie comme en Afrique, le rôle de la première guerre mondiale, et notamment « l’impôt du sang » qui a été payé par les 30 000 soldats morts au combat, mérite également d’être mentionné. Marc Michel a donc fait un état des recherches en cours tout en rappelant les difficultés concernant l’accès aux archives locales, heureusement compensées par celles détenues par les services historiques de la défense.

Articles suivants

LES COLONIES : DES ESPACES DE CONFLITS ARMÉS

  • Rémy Porte : : 1915, vers une intervention militaire française en Afrique orientale ?
  • Jean-Baptiste Manchon : Tenir le désert : la lutte aérienne contre les Senoussis à la frontière sud-tunisienne (1916-1918)
  • Sarah Mohammed Gaillard : Bras de fer entre Alliés : les enjeux stratégiques et coloniaux de la Grande Guerre en Océanie
  • Patrick Dramé « Ça ne gaze plus entre Français et Allemands. Ça va barder ! » : le pouvoir colonial, les sociétés indigènes et la conscription militaire dans le Haut-Sénégal et Niger (1914-1918)