Enseignant-chercheur à l’université Cheikh Anta DIOP de Dakar, El Hadj Habib Camara présentait au public la situation de l’enseignement de la géographie au Sénégal à l’aide de l’exemple des sujets du baccalauréat.
Après avoir présenté le cadre national (de gros besoins, notamment dans les collèges de proximité surchargés ou les nombreux vacataires cohabitent avec les géographes et les historiens. Trois enseignants sur cinq sont vacataires. Il n’y a pas de réelle politique éditoriale, les manuels venant souvent de l’Occident), le conférencier a montré que les sujets de 2013 étaient beaucoup trop économiques et négligeaient la dimension spatiale.
L’ambition est telle qu’il s’agit réellement de réécrire les programmes en prenant appui sur un modèle légitimant la place des acteurs (qu’ils soient institutionnels ou non) et de leurs pratiques, lesquels produisent de l’espace à plusieurs échelles.
Ainsi les élèves pourront acquérir des compétences et produire des ressources de qualité. A l’enseignant de concocter des situations-problèmes pour rendre les élèves acteurs (le jeu de rôle peut les rendre aménageurs, chercheurs, cartographes…).
Le choix des thèmes à travailler est également primordial : face à un tel déficit de la dimension spatiale des sujets, traiter des « migrations au Sénégal » sera déjà plus parlant que des « populations dans le monde ».
De gros enjeux qui, outre la réécriture des programmes, passent par une refonte de la formation, initiale et continue, des enseignants dans le domaine de la didactique.