Maître de conférences à l’ESPE Lille Nord de France, Sylvie Considère s’est intéressée à la question de l’argumentation en géographie chez des élèves de lycée professionnel.
En rappelant que le taux de réussite dans le supérieur chez ces élèves n’est que de 1,8 %, l’idée était de montrer à quel point ce sujet constitue un obstacle pour eux.
Si les élèves savent définir ce qu’est l’argumentation, la finalité de celle-ci demeure confinée au cadre de l’exercice scolaire sans transposition à la vie quotidienne.
La source du problème semble résider dans la difficulté à identifier l’origine des idées mais également les auteurs et les acteurs. Le fait est que, contrairement au français, en géographie, il y a très peu d’auteurs, pas d’usages des idées personnelles et qu’on apprend surtout des faits.
Les documents (textes un peu trop journalistiques parfois) présentent par moments des acteurs sans points de vue (« il fallait agir pour le pays de Lorient » : qui est « il » ? que recouvre cette nécessité « d’agir »?).
La personnification (« C’est Paris qui attire ») est aussi vécue comme une difficulté car elle masque les acteurs.
Pourtant, cette compétence argumentaire est utile pour se penser citoyen et mieux comprendre le monde dans lequel on évolue.