Comment être persan? Comment peut-être djihadiste…?
Un exposé très structuré sur la frontière identitaire par un membre du tout jeune Centre de Recherche sur la Cognition et l’Éthique (CRECE), une réflexion qui porte sur la modélisation des systèmes de représentation individuels et collectifs.
Interroger la frontière mentale
Pourquoi l’autre n’est pas le même? Cette question est abordée à partir de quelques images: la robe bleue qui vient de faire le buzz sur internet, le boa du Petit prince, deux images qui s’entrechoquent (appel à la prière et publicité pour un gel douche) comme expression d’un choc non des civilisations mais des identités
L’époque semble, et tout particulièrement après le 7 janvier, imposer comme un impératif identitaire (Je suis Charlie).
Ce qui pose la question du bien /mal, différentes identités/différentes morales et interroge le champ de la vérité. Cette lutte du bien contre le mal, génératrice de violences m^me si elles sont seulement symboliques.
Qui est l’autre? un sauvage, un monstre, un barbare, un fou? La tentation de la diabolisation est grande et fréquente la référence au mal absolu par référence à la Shoah (Manuel Valls a parlé d’islamo-fascisme). Ce qui conduit à empêcher toute réflexion: nous n’avons pas les mêmes valeurs, pas la même vision de l’histoire, refus de la culture avec une allusion aux destructions de Mossoul, le même rapport à la vie , à la mort avec les décapitations et les attentats suicides.
Dessin de Chappatte paru dans Le Temps, Genève et repris dans Courrier International http://www.courrierinternational.com/article/2015/03/12/adieu-ninive
Le monde n’est pas plat
Comment peut-on envisager la frontière mentale?
Chacun tient à son identité, il y a une cohérence de soi dans la perception du monde. Les risques de dissonances cognitives entraîne doute, stress jusqu’à l’obsession de conserver l’équilibre, de se protéger. Ce qui limite la capacité à comprendre l’autre et entraîne dans une quête de la pureté.
Le conflit identitaire génère un engrenage de haine, de vendetta et rend la paix impossible (ex du conflit Israélo-palestinien).
Dans la représentation du monde , aucune projection n’est possible. Incapacité à se mettre à la place de l’autre.
L’analyse suppose une fragmentation qui perd l’identité initiale.
François STROEBEL propose des représentations décalées, différentes pour mettre en lumière deux réalités inconciliables, de Gulliver aux anamorphoses.
Il existe une certaine plasticité cognitive liée à l’ancrage émotionnel.
La métaphore est alors un outil car elle parle à l’émotion, c’est une approche possible de la frontière mentale.
En conclusion est réaffirmée l’importance des représentations identitaires et de l’émotion.
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