La conférence d’ouverture de cet événement qui a désormais 24 ans d’histoire, presque un quart de siècle, semble être devenue un exercice obligé pour tout ce que le département du Loir-et-Cher, et la région Centre–Val de Loire compte de décideurs locaux. La présence d’un ministre est de bon goût, en général celui de l’éducation nationale, mais empêché ce matin, c’est celui des relations avec le Parlement, Marc Fesneau, qui a eu la lourde charge de remplacer Jean-Michel Blanquer.

Travail des Clionautes

Le travail
Jean-Noël Jeanneney

Nous attachons une importance particulière aux relations de confiance que les Clionautes ont su nouer, au fil du temps, avec le centre européen de promotion de l’histoire, association organisatrice, l’équipe que dirige le directeur du festival, Francis Chevrier, et bien entendu Jean-Noël Jeanneney, président du conseil scientifique des rendez-vous de l’histoire de Blois, depuis maintenant 17 ans.

Les Clionautes sont présents de façon active au rendez-vous de l’histoire de Blois depuis presque 20 ans, et sont présents au conseil scientifique depuis six ans.

Une séance d’ouverture doit obéir à un certain nombre de règles, discours de circonstance tout d’abord où il convient de se féliciter d’une présence nombreuse de l’assistance.
On commencera par l’ordre protocolaire en saluant le ministre, les élus, le représentant de l’État, les autorités académiques, et point de passage obligé, auquel il n’a jamais été dérogé, il faut le dire, un salut adressé aux enseignants, et à leurs étudiants.

Travail de circonstance

Dans les circonstances où la coïncidence des dates nous rapproche d’un triste anniversaire, celui du 16 octobre, date de l’assassinat de notre collègue Samuel Paty, il était évident que l’on n’en dise quelques mots.

Pour autant, même si cette conférence d’ouverture peut apparaître comme une succession de discours, soigneusement rédigés, et de haute tenue, notre présence, comme première association professionnelle de professeur d’histoire et de géographie, n’est pas anodine.

Notre présence ne se limite pas à une régie d’images, que nous assumons, pour le compte des rendez-vous de l’histoire de Blois depuis plus de 10 ans, ni à notre réactivité, en matière de publication de comptes-rendus de conférences. Et au passage, j’adresserai un salut amical aux journalistes de la Nouvelle République dont le papier me paraît tout de même un petit peu court, même pour du Web journalisme.

Nous avons été très attentifs à l’intervention de Francis Chevrier qui a rappelé le nombre de professeurs de l’académie d’Orléans Tours inscrits au plan de formation. (600 professeurs). Le plan national de formation est également de la partie, et Madame la rectrice d’académie, Katia Béguin une historienne semble avoir été très attentive aux demandes exprimées par le corps d’inspection local. On peut quand même s’en féliciter. Je suis même allé le lui dire directement.

Travail des territoires

J’aurais un mot particulier pour Marc Gricourt, le maire de Blois, que j’ai toujours un immense plaisir à rencontrer. Il vient parfois sur mes terres, moins souvent toutefois que je ne viens sur les siennes. Mais les échanges sont toujours cordiaux, et j’apprécie chez cet élu local, son engagement au service de la cité. La charge est particulièrement lourde, et il ne faut pas hésiter, dans une période où le politique souffre d’un incontestable, et parfois mérité, discrédit, a souligné qu’il existe des femmes et des hommes qui s’investissent ardemment pour le bien public, et qui savent la valeur, la plus-value que le débat d’idées apporte à leur cité et à ses habitants.

Le nouveau président du conseil départemental, le président du conseil régional, ont également souligné l’importance de cette manifestation pour leur territoire. Cela est évident, et nous mesurons, surtout dans des périodes de budget contraint, les efforts qui sont faits par les collectivités territoriales.

Travail du conseil scientifique

Jean-Noël Jeanneney est un ami des Clionautes de longue date, et je n’oublierai jamais sa présence pour notre 20e anniversaire en mai 2018. Beaucoup de choses nous relient, et nous avons su prendre nos responsabilités dans certaines circonstances lorsque la rumeur, les jugements péremptoires, amplifiées par des réseaux sociaux, cherchent à atteindre ceux qui nous sont proches.

Jean-Noël Jeantravailneney a commencé par raconter la genèse du choix, par le conseil scientifique de ce thème. Il n’était pas, on s’en souvient, celui qui a suscité le plus d’enthousiasme. Peut-être qu’il y avait cette boutade, attribuée à Voltaire, Courteline, et à bien d’autres, : « l’homme n’est pas fait pour travailler, la preuve, c’est que ça le fatigue ».

Pourtant, le travail, ne peut se limiter à son étymologie, contestée semble-t-il, du trépalium. Le travail est un objet vivant, évolutif, porteur de joie mais aussi de souffrance. Et c’est peut-être le sens de cette affiche qui évoque pour les plus anciens cette animation qui passait sur les chaînes du service public, les fameux Shadocks. Personnages étranges, souvent confrontés à l’absurde, mais qui parviennent toujours à s’en sortir. Très français en réalité, avec l’inimitable voix de Claude Pieplu.

Le thème, l’affiche du festival, peut-être le parrain aussi, en pensant à Charles Fourier et à sa vision du travail.
Le penseur utopiste le définissait successivement comme composite, kabbaliste et papillonnant.
Composite car il est manuel et intellectuel.
Kabbaliste car il s’inscrit dans une compétition avec soi-même et avec les autres.
Papillonnant car il s’enrichit de la variété des tâches qui sont accomplies.

Toujours un moment d’érudition, de clin d’œil, et de complicité, avec Jean-Noël Jeanneney qui bien entendu, en acteur consommé, saura faire monter la pression jusqu’à ce dimanche soir et à cette séance de clôture, lorsqu’il annoncera le thème de Blois 2022.