Malgré sa dimension stratégique et son fort potentiel économique, l’Arctique est longtemps resté une zone de relatives basses tensions. Depuis la fin de la guerre froide, les acteurs régionaux à toutes les échelles géographiques – des États aux peuples autochtones – ont convergé pour tisser un réseau dense de coopération politique, économique, culturelle, sociale ?et scientifique. Ils ont participé à construire la région Arctique comme un projet géopolitique. À l’heure des changements environnementaux et où l’exploitation des ressources s’accélère, une grande partie des acteurs internationaux, de la Chine à Greenpeace, se réclament légitimes pour interférer dans la région. Au même moment, les tremblements de la géopolitique mondiale, de l’Ukraine à Taïwan, remettent en cause la stabilité politique de l’Arctique, posant la question de sa désintégration régionale. Qui est légitime pour décider de l’avenir de la région arctique ? Le choc des échelles géopolitiques que nous observons bouleverse les représentations que nous avons de cette région autrefois marginale.
L’auteur
Camille Escudé, professeure agrégée de Géographie et docteure du CERI de Sciences Po en Science politique (septembre 2020), nous offre son analyse, tirée de son ouvrage. Elle est diplômée du Master de Science politique et Relations internationales de l’Ecole doctorale de Sciences Po et de l’Université Paris 1. Ses travaux portent sur les relations internationales dans les régions de l’Arctique, et plus précisément sur la construction de coopération politique régionale depuis la fin de la Guerre froide. Elle est également membre du groupe de recherche « Nordiques/Arctique » du Groupe d’Etudes Géopolitiques (GEG), du GDR Arctique du CNRS, ainsi que du Comité National Français de la Recherche Arctique et Antarctique, et rédactrice pour l’Observatoire de l’Arctique de la DGRIS (2019-2022). Elle enseigne à Sciences Po la sociologie des relations internationales, la science politique, la conférence de méthode « Espace mondial » et intervient dans la préparation à l’agrégation.
Le compte-rendu de la Cliothèque
Jean-Pierre Costille a écrit un article sur le livre que vous pouvez consulter sur le site de la Cliothèque.