De Byzance à Istanbul, expo au Grand Palais

Au grand Palais à Paris on peut voir jusqu’au 25 janvier 2010 une superbe exposition consacrée à cette ville et à son port de la préhistoire à nos jours.

La muséographie est assez différente de ce que le Grand Palais produit d’habitude : on est d’abord plongé dans une ambiance sombre avec un décor qui recouvre intégralement l’espace et des lumlères tamisées plutôt jaunes pour la première partie qui va de la préhistoire à la chute de Constantinople en 1453. C’est d’ailleurs parfois un peu trop sombre !
La partie consacrée à l’Empire Ottoman est ensuite éclairée avec des lumières rouges.

Quels sont les thèmes traités ?

– Préhistoire et naissance d’une cité : Des origines à 324 ap J.C.

Les résultats des fouilles archéologiques sont présentés avec les nombreux peuplements depuis le Paléolithique jusqu’à l’âge du fer.
Au VIIIè siècle av J.C. commence la période archaïque, dite de la colonisation. Parmi les colonies fondées, on retient Byzantion. A partir de sa fondation par Byzas, chef des Mégariens la ville subira de nombreus aléas jusqu’à sa soumission à Rome en 146 av J.C.
On peut voir un certain nombre de monnaies, de statues comme le portrait de Septime Sévère, de stèles funéraires, d’ensembles comme la reconstitution de la fontaine dite de Silahtaraga.

– Constantinople, capitale de l’Empire byzantin : 324-1453

Le 11 mai 330, la nouvelle capitale reconstruite par Constantin 1er est inaugurée et la ville attire une population de plus en plus riche et diverse;
Cette partie est vraiment très intéressante pour « donner corps » à nos cours de collège.

On voit des statues des empereurs byzantins, des objets du cilte religieux (encensoirs, évangéliaires, des éléments de décoration des églises : chapiteaux sculptés, fragments de fresques mais aussi des objets d’ivoire, gemmes et camées, bijoux et monnaies …

Un ensemble de sculptures funéraires retient l’attention du visiteur : ils s’agit de fragments de sarcophages de l’hypogée de Silivrikapi

L’aspect de la ville à la veille de la conquête ottomane est visible sur des dessins réalisés par des italines, comme par exemple un espion vénitien ! A cette époque la situation sociale et économique de Constantinople montre une généralisation de la pauvreté y compris pour assurer la protection de la ville.

– Istanbul, capitale de l’Empire ottoman : 1453-1922

Le sultan Mehemed II qui fit la conquête de la ville, unifia ensuite la région, structura l’appareil administratif en créant une bureaucratie impériale centralisée. Une nouvelle élite militaire et une armée de janissaires furent mises en place. L’appareil religieux fut centralisé et doté d’une structure fortement hiérarchisée.
Les sultans ottomans font de cette ville la vitrine de leur puissance et marquent la ville de elurs monuments.
Au XVIè siècle pa ville atteint près de 300 000 habitants !
L’exposition permet non seulement de connaître le cadre de vie au palais de Topkapi, mais on découvre aussi la vie quotidienne des Stambouliotes : la population va sur les marchés, dans les cafés, les lieux de culte et les jardins. L’eau et les bains sont très présents.

Il faudrait encore de nombreuses lignes pour présenter la ville comme carrefour des religions ou l’influence de l’Europe !

– Istanbul et la République

La ville depuis la fin du XIXè sècle jusqu’à aujourd’hui est présentée sous forme de très grands panoramiques de photographies d’abord en noir et blanc puis en couleurs pour les plus récentes. Le visiteur est plongé dans la ville et découvre les paysages et les habitants.

Enfin le dernier espace, surprenant car vaste et éclairé est consacré aux fouilles archéologiques qui se sont déroulées récemment pour la construction du métro et du tunnel Marmaray à Yenikapi depuis 2004.

Les résultats de ces fouilles sont mis en scène :

Deux grands écrans avec la mer encadrent la salle au centre de laquelle une installation présente 5000 fragments d’amphores.
Deux vitrines présentent des objets découverts lors de ces fouilles et 3 écrans permettent aux visiteur enfin assis de découvrir les chantiers de fouilles du village néolithique d’une part et du port byzantin d’autre part où 34 bateaux et leurs cargaisons ont été mises au jour !