Cette conférence s’organise en 3 parties :
I/ L’Afrique était-elle américaine avant Trump ?
II/ L’effet Donald Trump depuis janvier 2017.
III/ Le XXIème siècle en Afrique sera t-il chinois, turc ou…africain ?
I/ Bill Clinton lance en 2000 l’African Growth and Opportunity Act. Ce sont des accords bilatéraux avec des pays pétroliers, en particulier le Nigéria, l’Angola et l’Afrique du Sud.
En 2012, le budget est de 66 milliards de $ et seulement de 36 milliards de $ en 2015.
George Bush Junior lance en 2004 le Millenium Challenge Corporation. Cette aide repose sur 3 conditions :
1) une bonne gouvernance, c’est à dire une très faible corruption.
2) un environnement économique favorable, c’est à dire un libre marché.
3) des investissements conséquents dans les secteurs sociaux (clause non respectée).
D’un budget prévisionnel de 3 milliards de $, il atteint 1.75 milliard de $ en 2007 et seulement 800 millions de $ en 2018, en baisse sensible.
Enfin, Barack Obama fait un sommet US/Africa en août 2014. Il préconise 2 mandats pour les dirigeants africains avant de céder la place et des accords commerciaux avec des FMN américaines pour 14 milliards de $.
Dans le secteur militaire, une base américaine s’installe à Djibouti avec 3200 hommes. Les forces spéciales américaines sont présentes du Mali jusqu’en Somalie, avec 800 hommes au Niger en octobre 2017 et une forte présence en Centrafrique en avril 2017. Ils sont aussi en République Démocratique du Congo.
II/ L’effet Donald Trump
1) Trump , le 1er juin 2017, se retire de l’Accord de Paris sur le réchauffement climatique, ratifié en septembre 2016 et entré en application en novembre 2016. Pour l’Afrique, cela signifie que les États-Unis ne financeront pas le FONDS VERT pour le Climat qui devait aider les pays les plus démunis et leur permettre de réussir leur transition énergétique.
2) Trump bloque toutes les subventions aux ONG sur l’avortement.
En Afrique, le taux de décés lors des avortements non sécurisés atteint 80/100.000 pour des taux
de 20/100.000 en Asie et 10/100.00 en Amérique Latine. Le Niger, le Mali et le Tchad vont donc garder une fécondité trop élevée.
3) Trump essaye par le « muslim ban » d’empêcher l’immigration africaine en provenance de Libye, de Somalie et du Soudan.
III/ Avenir Chinois, Turc ou Marocain ?
La Chine lance la Route de la Soie vers le Kenya (Nairobi) en passant par Djibouti et construit le chemin de fer Djibouti/ Addis Abeba (Ethiopie). Elle déploie aussi 10.000 hommes dans une base militaire permanente à Djibouti. C’est une forme de néo-colonialisme chinois. Le 8 mars 2018, Rex Tillerson met en garde l’Afrique contre la Chine.
La Turquie développe les lignes Turkish Airlines en Afrique et un réseau d’écoles Güllen.
Enfin, le Maroc fait son grand retour à l’OUA (qu’il avait quitté en 1984) et lance un grand projet d’oléoduc Maroc/ Nigéria qui passe par la Côte pour éviter l’Algérie.
Conclusion :
Les Etats-Unis ne séduisent plus l’Afrique ! En 2009, le leadership américain avait 89% d’opinions favorables, elles tombent à 51%. Et c’est seulement 27% en Algérie, 23% en Tunisie et 18% au Maroc. Le conférencier pense que Chinois, Turcs, Indiens et Marocains ont acquis plus d’influence. Par contre, l’Afrique du Sud est en plein déclin avec les difficultés politiques liées à la chute de Zuma et la récession économique et sociale.