Les Clionautes ont été reçus le 04 juillet dernier par Mme Florence Smits, doyenne du groupe HG de l’IGESR, pour un point de situation sur nos disciplines. Vous retrouverez ici le détail de l’échange.
Quelles sont les prochaines réformes envisagées ?
Tout d’abord, l’Inspection générale n’a pas de pouvoir d’initiative en la matière mais répond à des requêtes du Ministère.
En l’état actuel des choses, la réflexion sur le troisième trimestre est confiée au recteur William Marois et la réforme de l’EMC au Conseil supérieur des programmes.
Sur un autre plan, il n’y a pas non plus de réforme des concours enseignants.
La question de l’HGGSP après les résultats au bac 2023
Certains groupes de spécialité vont disparaître dans les établissements dès septembre 2023. D’après les observations remontées, les résultats en HGGSP sont plus faibles que dans d’autres spécialités, sans toutefois être en décalage net.
Au niveau des enseignants, l’effort doit se porter sur trois plans :
- pendant l’année, il convient d’accorder une juste place aux jalons. Chaque jalon s’étudie par rapport à l’axe dans lequel il s’inscrit ; il ne faut pas procéder à des analyses déconnectées des enjeux du thème. L’une des faiblesses observées dans les copies tient à la difficulté de s’extraire de la simple juxtaposition des jalons. On attend une bonne connaissance sur chaque jalon, sans toutefois viser à l’exhaustivité. Le volume de cours, six heures par semaine en Terminale, est certes important mais ce temps n’est pas destiné à la seule transmission des connaissances.
- Ce temps sert également, c’est le deuxième point, au travail sur les exercices de dissertation et d’étude critique de documents. Les élèves doivent s’entraîner régulièrement aux exercices, et ce dès la Première. Il faut garder en tête qu’aucun jalon ne portera à lui seul un sujet d’examen. Les libellés de dissertation sont larges. Quant à l’étude critique de documents, quand bien même il n’y aurait qu’un seul document proposé, la consigne sera délibérément ouverte à plusieurs autres parties du thème. Voilà pourquoi l’élève serait bénéficiaire d’une démarche pédagogique équilibrant rigoureusement la part des connaissances au travail méthodologique sur les exercices.
- En dernier point, au moment des corrections des copies d’examen, les enseignants convoqués gardent en mémoire qu’en mars, il est naturel qu’une lycéenne ou un lycéen ne maîtrise pas encore des exercices qui, précédemment, étaient évalués trois mois plus tard. Les attendus de correction distribués lors des réunions d’entente, ainsi que la grille descriptive affinent la notation finale.
L’Inspection générale n’a pas été sollicitée pour travailler à une redéfinition des épreuves.
Le concours général
L’un des moyens de prolonger les apprentissages et de stimuler la motivation de nos élèves est de les inscrire à un concours d’histoire ou de géographie. Les possibilités sont nombreuses. Parmi elles, on trouve le concours général.
L’épreuve, dans les deux disciplines, a lieu en Première (programmes du tronc commun) et prend la forme d’une composition de six heures. Comme le concours a lieu en mars, les élèves doivent avoir conscience qu’ils devront préparer aussi les chapitres qu’ils n’ont pas encore étudié en cours.
Les rapports du jury insistent sur l’étude des grandes notions du programme, tant en histoire qu’en géographie. Certes, des connaissances sont attendues mais elles ne constituent qu’un outil à la réflexion personnelle. Ce n’est pas un exercice d’érudition.
À cet égard, si le candidat dispose de savoirs dans des disciplines voisines (Littérature ou HGGSP pour l’histoire par l’exemple) ou si, en géographie, il peut mener une analyse spatiale sur les espaces qu’il connaît personnellement, le concours y fera bon accueil. Les sujets sont volontairement conçus pour contourner ce qui relèverait de questions de cours et favoriserait la pure récitation. En géographie, les documents joints indiquent des pistes possibles de réflexion mais ils ne sont là qu’en appui à la réflexion ; il ne s’agit nullement de faire de l’épreuve une étude de documents. Voilà pourquoi il importe de préparer les élèves à définir dès l’introduction les mots-clefs, lequel travail guidera ensuite la construction du devoir.
Aussi ancien que prestigieux, ce concours constitue toujours un élément fort de valorisation des dossiers scolaires des élèves. Si les académies franciliennes sont très représentées parmi les candidats, il n’y a de quoi justifier aucune autocensure. Par exemple, en 2022, le premier prix d’histoire a été décerné ex-aequo à un lycéen de la région Centre Val-de-Loire. La géographie offre également des perspectives intéressantes dans la mesure où le concours est relié aux Olympiades de Géographie et constitue l’une des deux voies d’accès avec le concours Carto.
L’histoire et la géographie dans l’enseignement supérieur
Outre les filières universitaires désignées, l’histoire et la géographie sont présentes dans plusieurs voies post-bac, soit ensemble (HGEMC en prépa ECG), soit séparément (hypokhâgne-khâgne). Si les classes préparatoires sont souvent caricaturées, il est utile de rappeler aux élèves que ce sont des cursus gratuits et qui assurent de très bonnes poursuites d’étude. Ainsi, un élève en ECG est assuré, en école, d’atteindre le niveau Master, là où une admission en Bachelor ne garantit nullement le même résultat. Pour les filières littéraires, quand bien même les Écoles normales supérieures n’accueilleront qu’une petite fraction de khâgneux, les universités, les écoles de communication ou les instituts d’études politiques seront de bons débouchés pour les autres.
Habituellement, ces filières sont recommandées aux élèves avec un fort potentiel mais de fait, tout lycéen sérieux et assidu a sa place. Les classes préparatoires ont un très bon taux d’encadrement des élèves. Les effectifs et les conditions de travail se rapprochent de ce que propose l’enseignement secondaire. Avant d’envisager un déménagement pour une faculté lointaine ou une CPGE prestigieuse dans une métropole, on peut aussi considérer les établissements de proximité qui gagnent à être connus.