Enseignement hybride : Pour celles et ceux qui prendraient cette série d’articles en route, je traite de ce que l’administration nomme  » l’enseignement hybride synchrone », c’est-à-dire un enseignement tenu simultanément devant un groupe d’élèves physiquement présents et une moitié d’autres, restés à la maison et qui suivent par la visioconférence. J’expérimente ce système de façon intensive depuis novembre et vous livre mes analyses. Dans l’épisode précédent, j’étais revenue sur les raisons qui ont incité à ce choix. Je vous dévoile maintenant les points forts de cette méthode. 

Des bienfaits multiples récemment recensés par la DANE de l’académie de Paris

L’Académie de Paris vient de publier un article particulièrement enthousiaste.

 » Cet enseignement …

  • permet à l’enseignant de ne pas dédoubler ses cours sur un temps en présentiel et un temps en distanciel
  • permet à tous les élèves d’une classe d’avoir une progression commune

  • permet une gestion simplifiée des emplois du temps  

  • permet l’interaction avec tous les élèves présents et distants

  • permet à l’enseignant d’agir depuis son ordinateur avec des ressources numériques projetées ou depuis le tableau blanc en étant vu de tous les élèves

  • permet de maintenir l’espace classe »

Je partage l’intégralité de ces remarques.  Les élèves suivent au même rythme donc le système s’adapte aux revirements multiples décidés par le gouvernement. Aucune alternance ne peut ainsi être cassée.

Le cours s’intercale dans l’emploi du temps ordinaire et ne gêne ni les autres, ni n’empiète abusivement sur le temps personnel de l’élève. Plusieurs élèves se plaignent en effet d’une mauvaise estimation du temps passé sur les exercices imposés en autonomie, qui excéderait le temps habituellement dévolu à la discipline.

Les interactions sont possibles entre les élèves. La classe existe toujours. On peut projeter ses ressources numériques ou celles des élèves à distance. Surtout, on n’a plus qu’un seul cours à préparer.

Des usages pédagogiques polyvalents

Certaines critiques entendues me paraissent excessives. Par exemple, certains estiment que cet enseignement ne convient qu’au cours magistral. C’est faux. On peut tout à fait faire des travaux de groupe. Il faut simplement créer des sous-groupes et y ventiler les élèves. Les élèves peuvent alors librement discuter, partager l’écran, remplir ensemble un traitement de texte, etc. Il ne reste qu’à vérifier régulièrement que tout se passe bien, en se connectant à la « salle secondaire ».   

On peut organiser des exposés. Les élèves à la maison peuvent entendre et voir ce qui se passe dans la classe. Ils peuvent parler eux-mêmes devant la classe. Ils peuvent partager leurs propres documents, voir ce qui est projeté au tableau, poser des questions, etc. 

On peut préparer aux écrits de façon même plus interactive qu’avant puisque si les élèves à distance ont travaillé sur un support numérique, on peut projeter leur travail et le corriger directement.

Ma seule réserve et elle est de taille, concerne la cartographie. Le passage à la numérisation altère forcément le coloriage et même en paramétrant correctement un scanner, le résultat est quand même médiocre. Reste la photo mais là encore le rendu est décevant.  

Enseignement hybride
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Sur le contrôle de l’assiduité réelle des élèves derrière l’écran

D’autres reproches encore font dire qu’une connexion à un cours ne garantit nullement l’écoute réelle. Effectivement, une case noire avec un nom peut tout à fait cacher un bureau vide et un élève parti prendre son petit-déjeuner. Bien des problèmes techniques avancés par les élèves relèvent de combines pour se soustraire à la mise au travail. Comme j’avais déjà fait des visioconférences l’année dernière, j’avais pu moi-même mesurer et souffrir du problème. 

J’ai trouvé quelques parades pour limiter la casse. Je vous les indiquerai dans un prochain article.

À l’arrivée, je pense qu’on peut assurer un certain suivi, pas autant que face à des élèves présents, certes, mais le résultat n’est pas insignifiant. 

La série des articles consacrée à l’enseignement hybride synchrone :

Épisode 1: Enseigner en même temps devant des élèves en classe et à la maison
Épisode 2: Comment j’en suis venue à « l’enseignement hybride synchrone »
Épisode 4: Les trois commandements d’un cours en visioconférence
Épisode 5: La fatigue de l’enseignement hybride synchrone. Mythe et réalité.
Épisode 6: Le matériel et la connexion informatique, conditions indispensables
Épisode 7 : Quel est l’avenir de l’enseignement hybride synchrone ?