Une exposition à voir de toute urgence si ce n’est pas déjà fait : l’âge d’or des sciences arabes, à l’Institut du Monde Arabe.
Elle mêle histoire, sciences et arts, des manuscrits, des cartes, des objets, mais aussi de nombreuses vidéos avec des explications claires, schémas et animations permettent à chacun de comprendre même à ceux qui ne sont pas scientifiques.
Organisation de l’exposition
le préambule intitulé «le temps et l’espace» donne le contexte géopolitique du monde arabo-musulman entre le VIIIè et le XVè siècle. une science est plus précisément présentée : les mathématiques. Une vidéo avec des explications très claires d’Ahmed Djebbar, un des commissaires scientifiques de l’exposition, permet de comprendre comment les savants ont assimilé les connaissances des indiens, mésopotamiens et surtout grecs, puis comment ils sont passés à une production originale en inventant de nouvelles disciplines : la trigonométrie, l’algèbre et l’analyse combinatoire.
la première partie intitulée «le ciel et le monde», aborde les disciplines de l’astronomie, la cartographie, l’astrologie et la mesure du temps. On y voit entre autres de splendides astrolabes dont on peut bien comprendre et le fonctionnement et l’utilité, grâce à une animation vidéo.
La 2è partie «le monde du vivant et l’homme dans son environnement» permet d’aborder la médecine, la pharmacopée, la chirurgie, la botanique, la zoologie, l’art vétérinaire, la chimie, l’optique et la mécanique . On peut observer des manuscrits avec des planches représentant par exemple une femme enceinte, des plantes médicinales, plus loin un exemplaire du Canon de la médecine d’Ibn Sina (Avicenne) ou encore des instruments chirurgicaux nous sont présentés en parallèle avec des vitrines dans lesquelles sont des exemplaires de ces instruments.
Pour la mécanique on y voit des applications agricoles : les norias mais aussi plus étonnante «la mécanique ludique» . Il s’agit d’automates conçus pour distraire les princes et les gens aisés : le verseur de boisson, des jets d’eau automatiques . Certains ont été reconstitués selon les indications des ouvrages comme l’automate des gazelles .
Enfin la 3è partie «architecture et arts décoratifs» aborde la liaison entre arts et science avec la musique, le décor architectural et les arts décoratifs.
Enfin je donnerai une citation du Coran placée en exergue sur l’un des murs au début de l’exposition : « Dieu placera sur des degrés élevés ceux d’entre vous qui croient et ceux qui auront reçu la science » et une autre à la fin de l’expo : « la science est d’un goût amer à ses débuts, mais à la fin elle est aussi douce que le miel » et cela vient d’une inscription sur un plat conservé au musée du Louvre !
Bibliographie
une petite bibliographie relevée parmi les nombreux ouvrages présentés à la librairie :
*des ouvrages à faire acheter pour les CDI :
– le livret jeunes de l’exposition l’âge d’or des sciences arabes rédigé par Ahmed Djebbar, en une trentaine de pages de textes clairs et de beaux documents, ce livret rend tout à fait accessible le contenu de l’expo à des élèves de 5è.
– L’épopée de la science arabe par Danielle Jacquart chez Gallimard découvertes plutôt pour les lycéens mais avec de très nombreuses illustrations .
* des revues pour la jeunesse :
– Archéo junior n°124 de novembre 2005,
– Cosinus n°66 de novembre 2005
* plutôt pour les profs :
– le catalogue de l’exposition, très épais et un peu cher
– un petit livre sans aucune illustration mais très clair : L’âge d’or des sciences arabes par Ahmed Djebbar dans la collection « le collège de la cité », aux éditions le Pommier.
informations pratiques :
l’exposition se termine le 19 mars
à l’Institut du Monde Arabe
1 rue des Fossés St Bernard
75 005 Paris
tel 01 40 5138 38
site où l’on peut consulter une version (trop) brève de l’exposition : http://www.imarabe.org.