Premier gros rendez-vous du vendredi matin pour qui s’intéresse à la sphère de l’élémentaire, cette conférence organisée par l’équipe de circonscription de Saint-Dié-des-Vosges était clairement destinée à l’attention des enfants et même davantage puisque des classes de deux écoles y ont participé en tant qu’intervenantes.
Le premier temps, intitulé « Voyages à travers les cartes » a permis au dense auditoire de découvrir le travail des classes de Séphane Demange et Mélanie Gagetta, enseignants à l’école Eugénie et Jules Ferry.
L’idée était de montrer que les cartes nous font voyager à travers l’espace, le temps mais aussi dans des contrées imaginaires.
Le premier diaporama s’est attaché à reculer, toujours un peu plus, d’échelles en échelles : du plan de la classe, de l’école, du quartier, de la ville, des « environs de la ville », de la région (administrative), de l’ensemble régional (Grand Est), du pays, du continent et de notre Terre ainsi que son insertion dans notre système solaire.
Pour le temps, la sélection de cartes s’est arrêtée sur différents moments de l’histoire de France mais également du monde : les trajets de Christophe Colomb, la dédicace locale à la première carte de l’Amérique (1507), la carte de Cassini ou encore la domination allemande durant le second conflit mondial.
Concernant les rêves enfin, c’est au travers de l’Atlas essentiel d’Olivier Le Carrer que le voyage dans les cartes a pu s’achever : Londres, Manhattan, les coulées de lave du Vésuve mais également l’île de Robinson, une carte des sentiments et même une carte de l’amour ! De bien belles images même s’il est dommage de ne les avoir piochées que dans un seul album. D’autres sources étaient exploitables, notamment le tout récent « Rêveur de cartes » de Martin Jarrie.
La parole fut ensuite donnée à l’école Vincent Auriol et à son enseignant, Vincent Hilselberger. Ici les élèves ont travaillé sur le thème « Mon quartier : passé, présent, futur ».
A l’aide de l’interview d’une responsable de la mairie entrecoupée de questions des élèves, le propos s’est structuré autour du renouvellement urbain et de ses questionnements clés : la durée des démolitions, les types de techniques de démolition, le relogement des habitants, les projets à venir…
En parallèle, les élèves ont été amenés à créer des maquettes en 3D pour imaginer ce futur. Un travail qui rend hommage à leur créativité et à leur désir de laisser une place somme toute importante pour la verdure.
Le moment « présent », généralement maillon faible dans ce genre de démarche, n’a pas été en reste puisque les élèves se sont rendus sur le terrain pour constater l’avancement des travaux et interviewer habitants et ouvriers.
Après une pause bien méritée, les élèves ont pu se délecter de l’intervention du géologue François Michel, habitué de la vulgarisation et des productions jeunesse, qui a réussi le pari presque insensé de tenir une heure uniquement avec des photos. Et pourtant ! Avec un ton de parole parfait pour ce genre d’exercices et une sélection d’images des plus grandioses, l’orateur a brillé, captivant son public : Cappadoce, Alpes, Sahara, Dune du Pilat…toujours avec l’explication d’un plissement ou d’une érosion.
Et sur ces sujets, les enfants sont généralement bon public laissant même aller à loisir leur fascination et surtout leur érudition sur le vocabulaire scientifique : des « demoiselles coiffées » aux « carrières » en passant par le couple « stalactite/stalagmite », seul les « méandres » ont été écorchés, troqués contre des « Léandre » !
Au final, une matinée extrêmement riche, un immense privilège pour les élèves du secteur d’avoir pu intervenir si jeunes dans un des nombreux temples de la géographie de cet événement. Gageons qu’un jour, d’autres puissent y prendre le relai…peut-être même s’ils ne sont pas de Saint-Dié…