C’est au travers de cette friction entre environnement et acteur, entre englobant et englobés, que le très attendu Jacques Lévy avait choisi de structurer son intervention.
Citant Heiddeger qui présentait l’idée que l’existence humaine a tendance à se caractériser par une tendance à la proximité, Jacques Lévy lui répond, à l’aide de la carte des migrations mondiales des Homo Sapiens que l’homme a colonisé la planète en la détériorant continuellement au travers de ses déplacements. Dès lors, pour renouveler la ressource, faut-il que la ruralité appelle l’immobilité ?
Finalement, les hommes du paléolithique ont posé les bases du tourisme mondial et l’on peut toujours se demander si la face du Monde n’en aurait pas été changée si le foyer de peuplement originel avait été ailleurs qu’en Afrique. Avec un foyer plus dense qui aurait engagé moins de mobilité, les Chinois en semblent convaincus.
Convoquant ensuite le récemment revenu dans les centres d’intérêt Eric Dardel, « l’homme doit être appelé à se réaliser dans sa condition terrestre », Jacques Lévy se demande par qui l’homme peut-t-il bien être appelé, s’il doit se réaliser avec ou sans mobilité et si sa condition terrestre, de mortel, n’est peut-être pas une chance d’éviter de remettre à plus tard son action sur le Monde.
Peut-on donc être producteur sans être prédateur (partisans du courant de la décroissance) ? Ou, au contraire, peut-on projeter d’aller vers ailleurs en tenant compte d’un certain nombre de contraintes (courant du développement durable) ?
L’interaction objets/nature/environnements apparaît la clé de l’habiter ce qu’un dernier graphique montrait au travers de deux courbes croisant la pertinence du politique avec la capacité de l’acteur.