Ce documentaire présente trois villes nouvelles écologiques et intelligentes (smart cities) : King Abdullah Economic city en Arabie Saoudite, Tianji Eco-city en Chine et Songdo en Corée du Sud. Outre leur localisation dans des espaces peu peuplés, ces villes ont en commun un mode de production et des principes fondateurs. Elles sont dessinées et développées par des cabinets d’architecture et d’urbanisme selon un modèle qui se veut reproductible et commercialisable. C’est le même cabinet new-yorkais qui a dessiné King Abdullah Economic city et Tianji. Songdo a été développée par l’état qui souhaite également diffuser son modèle. La création de ces villes est financée par des entreprises privées.
Ces villes sont conçues pour être écologiques. Elles sont compactes. Les modes de transport doux et les transports en communs sont privilégiés. Les bâtiments sont peu consommateurs en énergie. Une partie de l’eau domestique est recyclée. La dimension écologique de ces villes repose sur des réseaux numériques très développés d’où le terme de « smart city » ou ville intelligente. Par exemple, le débit des réseaux d’eau est suivi en temps réel pour intervenir au plus vite en cas de fuite. Les axes routiers sont filmés pour réguler le trafic en cas de congestion en jouant sur les feux de circulations, ou bien en détournant une partie du trafic sur des routes secondaires. La première partie du documentaire expose de manière factuelle le mode de production de ces villes par le biais du témoignage des acteurs qui la conçoivent et y vivent.
La seconde partie du documentaire est beaucoup plus critique que la première partie qui par certains aspects, relève presque d’un discours promotionnel. La prégnance des caméras dans l’espace public et le suivi en temps réel de la consommation des logements posent la question des atteintes possibles à la vie privée des habitants. La dépendance de ces villes vis-à-vis des réseaux numériques les rend vulnérables au piratage, aux virus ou aux pannes informatiques. Cela questionne aussi l’obsolescence future des structures numériques sur lesquelles reposent ces villes. Leur financement privé soulève aussi la question de leur mode de gouvernance. Enfin, le coût de la vie dans ces villes exclut de fait une partie de la population qui n’a pas les moyens nécessaires.
Le documentaire propose une réflexion pertinente sur le mode de production de ces villes nouvelles. Certains passages seraient tout à fait intéressants dans le cadre du programme de 2nde.