Maitre de conférences à l’université Paris X-Nanterre, Henri Desbois propose dans cet ouvrage une sorte d’histoire de la carte topographique structurée autour de trois thèmes : les aspects techniques, politiques et culturels.
Ouvrant son propos sur ce qu’il aurait imaginé/aimé voir en couverture plutôt qu’un fond rose uni (à savoir, les tatouages de Angelina Jolie montrant des coordonnées géographiques), l’auteur évoque le poids fort de la carte topographique dans l’outillage des géographes en précisant que, même chez les professionnels, certains ne sont pas forcément à l’aise avec les multiples systèmes de coordonnées.
Il n’y a pas vraiment de trace d’usage de la cartographie dans la littérature du monde Antique, il n’y pas de mot clair en latin pour désigner ce qu’est une carte. De plus, la reproduction d’une carte est plus complexe qu’un manuscrit. Pourtant, la carte aurait pu servir, il y avait des déplacements, des guerres…
Au Moyen-Age, la présence de la carte demeure rare également exception faite de quelques mappemondes. Pourtant, on reproduit des cartes issues des mesures de Ptolémée en lien avec l’apparition de l’imprimerie et les grandes découvertes. Le succès en librairie est au rendez-vous.
La carte devient un élément de l’imaginaire collectif et, progressivement, celle-ci se sépare du corps humain et adopte d’autres mesures dans un souci d’objectivité.
Les usages militaires sont convoqués : on voit des représentations de Napoléon, couché sur une carte qu’il étudie, mais ces représentations sont postérieures à l’Empire.
La carte devient double spectacle :
– du monde lui-même,
– de la mise en scène de la cartographie elle-même.
D’autres tableaux sont convoqués : ceux de Vermeer (la jeune fille et l’officier par exemple – 1657), la carte de Tendre par Madame de Scudery (1655). On parle également de l’île mystérieuse, de l’île au trésor…
La conclusion de cette présentation porte inévitablement sur la modernité, la carte numérique et informatisée. Finalement, aujourd’hui, on s’immisce fortement dans la carte (le personnage de « google street view » ne nous représente-t-il pas un peu ?).