Ce soir, l’association est présente à l’hommage national rendu à Samuel Paty, organisé à la Sorbonne. Le temps des discussions et des débats est suspendu. L’heure est au recueillement.
Merci à Déborah, Geoffrey, Caroline, Estelle, Christine, Éric, Emmanuel, Amélia, Aurélie, Nicolas, Romain et Typhaine…
Tous les Clionautes, malgré parfois des milliers de kilomètres, sont tous de cœur avec eux.
Certes, l’heure est au recueillement, mais en même temps, pendant que la musique s’élève dans cette cour de la Sorbonne, nous sommes en train de préparer le temps d’après.
L’un des nôtres a été assassiné, l’enquête a démontré que des élèves, qui auraient pu être les nôtres, avaient désigné la victime à son bourreau. Ce sont aussi des parents d’élèves, nous aurions pu les croiser dans des réunions parents professeurs, qui ont choisi d’entretenir la haine, et de désigner une victime.
Notre émotion est entière, notre colère aussi. Au fil des flux d’information en continu, nous voyons le personnel politique se rassembler, bien placé sans doute, mais surtout, et cela est visible très occupé.
Nous savons aussi que nos amis et collègues ont été regroupés, comme s’il fallait, le temps des hommages passés, les isoler. Les appels à l’union nationale et au consensus ne peuvent pas éteindre notre colère.
Dans ce temple du savoir qu’est la Sorbonne, la Nation se rassemble autour de cet hommage national. Mais demain ?
Qui croira une seule minute que ces dizaines de milliers de temples du savoir et de la liberté que sont les écoles, les collèges, les lycées, ne resteront pas, comme cela est le cas depuis 30 ans, des temples de la lâcheté, des sanctuaires du « pas de vagues » ?
Oui nous sommes en colère, et dans ce drame qui nous touche au plus profond de nous-mêmes, dans le métier que nous avons choisi, nous sommes tous meurtris, dans toutes les conditions d’exercice de notre métier. Des quartiers sensibles aux établissements huppés, nous sommes tous des combattants.
À tous, nous adressons ce message: ne reculez jamais ! N’acceptez aucune injonction ! Soyez des femmes et des hommes en état de résistance, contre l’obscurantisme, mais aussi contre tous ceux qui, à un moment donné ou à un autre, ont choisi de vous abandonner.
La liste serait longue, hélas !