La séance de l‘après-midi a été consacrée à l’étude des questions socialement vives autour de plusieurs intervenants. Charles Heimberg, (IFMERS), connu comme l’un des animateurs du cartable de Clio a ainsi présenté, à partir des exemples de l’histoire de la Suisse, les « identités, pensées historiques, questions sociales vives : trois enjeux autour de la construction de l’histoire scolaire. »
A partir de son support powerpoint l’intervenant s’est interrogé sur le rôle des passeurs d’histoire. Quelle histoire transmettre ? Une histoire identitaire ou une histoire qui interroge le monde dans sa complexité. La tendance serait ainsi à une reconstruction du roman national pourtant dénoncée par Claude Liauzu : « Il n’est plus possible de considérer le lien entre l’histoire et le roman national comme la clé de voûte de l’étude du passé. » Charles Heimberg a présenté ainsi les deux légendes qui ont cours en Suisse à propos de Guillaume Tell et de la création de la Suisse en 1291, simples légendes élevées au rang de mythes fondateurs. Le moyen âge a été utilisé au XIXe siècle pour légitimer les constructions nationales. La question des programmes apparaît ainsi comme fondamentale pour appréhender les conceptions politiques qui prévalent. Ainsi face à une histoire encombrée de stéréotypes savants qui ont survécu, on peut opposer une histoire mondiale ou encore une histoire sensible, celle qui intégrerait la subalternité dans la conception globale de l’histoire.