Intervenants :
Nicolas Juncker : Auteur de BD. Professeur de dessin au conservatoire des arts de Saint Quentin. Auteur de la BD Un général, des généraux parue en début d’année aux éditions du Lombard.
Wilfrid Lupano : Auteur de BD. Scénariste des Vieux Fourneaux ou de Communardes.
Léonard Chemineau : Ingénieur de formation devenu auteur de BD. A collaboré en 2021 avec Wilfrid Lupano sur la Bibliomule de Cordoue.
Quel est votre rapport à l’histoire ?
Wilfrid Lupano est le premier à prendre la parole. Ce dernier note qu’il s’agit d’une passion depuis son adolescence et tout un sujet en soi. Il n’a jamais eu l’impression de faire de la BD historique. Il fut marqué par la publication des « Phalanges de l’ordre noir » en 1979. Son goût se tourne davantage vers la période antique bien que ses études personnelles se soient davantage tournées vers la contemporaine.
Léonard Chemineau enchaîne en indiquant avoir une prédilection pour le XIXème siècle. Cela rejoint son attrait pour le graphisme car cette période est plus intéressante à dessiner selon lui (décors foisonnants et richesse documentaire).
Pourquoi choisir l’angle de l’humour dans votre BD Un général, des généraux ?
Nicolas Juncker prend la parole en rappelant qu’il est temps de rire désormais de la guerre d’Algérie. L’armée française est alors ce que Nicolas Juncker qualifie d’armée mexicaine, débordant de généraux. Cela donne un côté foutraque et vaudevillesque qui lui plaît.
Comment équilibrer justesse du décor et du récit ?
Léonard Chemineau note qu’il faut pour cela privilégier la lisibilité. Il faut que le story board soit le plus lisible possible. Les sources graphiques sur la guerre d’Algérie sont très nombreuses. Il fit donc le choix d’employer des sources plus récentes.
Nicolas Juncker reprend en ajoutant que si l’on remet trop brutalement en causes les codes graphiques hérités du XXème siècle on perd le lecteur. Cela serait contre-productif car l’objectif de la BD historique est d’être une porte d’accès vers l’Histoire et la recherche plus savante.
Comment choisir le degré de précisions de la BD tout en restant le plus fluide possible ?
Nicolas Juncker confesse volontiers que la précision ne l’intéresse pas car il ne se situe pas dans un récit historique. La véracité apportée dépend du projet de BD.
A quoi servent les dossiers historiques en fin de bande dessinée ?
Nicolas Juncker précise que cela permet de recadrer le propos et de mettre en avant le travail documentaire mené en amont. Même si cela ne l’intéressait pas en premier lieu les éditeurs ont souhaité ajouter cela. Ceci est utile pour permettre de faire de la BD une porte d’entrée comme Nicolas Juncker l’indiquait plus tôt.