140 ans après la Commune de Paris, les parisiens peuvent gratuitement (re)découvrir cet épisode sanglant de l’histoire de leur ville !
Plus de 200 gravures, photographies, affiches et manuscrits illustrent les événements qui se sont déroulés dans la capitale il y a 140 ans.
Les oeuvres et documents exposés, dont plusieurs manuscrits originaux, proviennent des collections municipales (Bibliothèque de l’Hôtel de Ville , Bibliothèque historique de la Ville de Paris , Bibliothèque Marguerite-Durand, musée Carnavalet-Histoire de Paris ).
L’exposition est organisée en sept thèmes :
– Paris combattant et humilié, sept 1870-février 1871
Le récit des évènements depuis le 19 juillet 1870 où Napoléon III déclare la guerre à la Prusse jusqu’au mois de mars 1871 après l’installation de l’assemblée nationale à Versailles.
– Paris libre : la capitale se soulève et élit sa commune.
L’ordre donné par Thiers de faire enlever les canons de Montmartre entraine l’opposition de la population et Thiers décide alors que le gouvernement quittera Paris pour Versailles et ordonne l’évacuation des troupes. Le soir, le Comité central de la Garde nationale s’établit à l’Hôtel de Ville. L’élection de la Commune a lieu le 26 mars et ses membres s’installent le 28 dans l’hôtel de ville.
Les documents nous montrent « les canons de Montmartre, «l’ébullition dans Paris», «la commune dans l’hôtel de ville».
Pour détailler «les décisions sociales et politiques», de nombreuses affiches sont exposées avec par exemple la remise aux locataires des derniers termes de loyers, la suppression du travail de nuit, la séparation de l’Eglise et de l’Etat ou la gratuité des fournitures scolaires.
Les «destructions symboliques» montrent surtout celle de la colonne Vendôme qui entrainera plus tard la ruine de Gustave Courbet.
Cette partie s’achève par «l’effervescence politique» et «les 1ers combats», la commune lance un appel aux soutien des grandes villes de France.
– Dirigeants et partisans de la Commune de Paris
Les photographies d’une grande partie des 83 membres de cette commune sont exposées. Ils sont jeunes, 20 seulement ont plus de 50 ans et 26 ont moins de 30 ans.
Les partisans nommés «communeux» ou «communards» sont évalués à 300 000 personnes, avec beaucoup d’ouvriers métallurgistes ou du bâtiment et beaucoup de femmes et même des enfants.
Une vitrine spécifique est consacrée à Jules Vallès et Louise Michel
– Paris se barricade, la capitale construit ses défenses
Les barricades vont être un élément important, et de très nombreuses photos nous les montrent avec leurs bâtisseurs, ouvriers volontaires et payés (3 francs par jours), ils sont encadrés par de jeunes ingénieurs des Mines et des Pont et Chaussées. La commission des barricades coordonne tout cela.
Mais le 22 mai, lendemain de l’entrée des troupes versaillaises dans Paris, les communards élèvent spontanément 900 barricades pour défendre leur quartier, voire leur rue !
– Paris à feu et à sang
La semaine sanglante du 21 au 28 mai est illustrée par des gravures et quelques photographies représentant des exécutions sommaires, de nombreux incendies (Tuileries, palais d’Orsay, Hôtel de ville, palais de justice, théâtres de la place du Châtelet …).
Le thème des «otages du peuple de Paris» est évoqué par des photographies.
– Arrestations, condamnations, déportations : Paris réprimé.
Par décision de Thiers et de Mac-Mahon, les prisonniers ( hommes, femmes et enfants) sont acheminés à pied à Versailles en colonnes encadrées par l’armée. Des gravures et photographies les montrent entassés dans des locaux trop exigüs et répartis dans toute la ville, puis ils sont évacués vers les ports et les îles de l’Ouest.
Des chiffres :
Sur les 80 membres de la Commune en fonction au moment de l’entrée des Versaillais dans Paris 47 sont condamnés à mort par contumace.
Les 26 conseils de guerre jugent 36 300 prévenus et condamnent
10 137 d’entre eux :
93 à la peine de mort (70 sont graciés)
251 aux travaux forcés
4 586 à la déportation (souvent en Nouvelle Calédonie)
4 606 à des peines d’emprisonnement.
55 enfants sont envoyés en maison de correction.
L’amnistie est votée en juillet 1880 et plusieurs anciens Communards peuvent alors siéger au Conseil municipal de Paris.
– Paris en ruines
De très nombreuses photos des monuments et immeubles détruits achèvent cette exposition.
La décision de restaurer ou de reconstruire certains monuments est prise rapidement, par exemple pour l’Hôtel de ville dès 1873,puis le Palais de justice, la colonne Vendôme et le Palais royal.
Le palais d’Orsay où se trouvaient la cour des comptes et le conseil d’Etat sera remplacé par la gare d’Orsay, le palais des Tuileries sera rasé.
Ressources diverses :
En ligne
– Sur le site Paris en images : un ensemble de photos dont beaucoup sont dans l’exposition
Avec les conditions d’utilisation qui sont intéressantes pour les enseignants
– Le site des amis de la commune
Autres ressources :
Un ouvrage dont l’auteur était présent sur France inter dans l’émission la marche de l’histoire le lundi 25 avril 2011
Eloi Valat, «Le Journal de la Commune», un commentaire a été publié dans Revue d’histoire du XIXe siècle , 36 | 2008 par Jean-Claude Caron
Et ne pas oublier la chanson de Jean Ferrat : la commune (1971)
informations pratiques
du 18 mars au 28 mai 2011
Exposition gratuite à l’Hôtel de Ville
Entrée Salon d’accueil, 29 rue de Rivoli 75004 Paris
Tous les jours sauf dimanches et fêtes de 10h à 19h.
Réservations et informations pour les visites de groupe au 01.42.76.51.53
Une prolongation possible avec une autre exposition et des conférences :
Du lundi 30 mai au dimanche 19 juin
– l’exposition : La Commune de Paris (1871) – Une histoire moderne
20 lieux, un par arrondissement seront présentés
Salle des Cordeliers , 15 rue de l’Ecole de médecine, Paris VIe (métro Odéon)
Tous les jours de 11h à 19h, 20h30 le jeudi, entrée libre.
– Une série de conférences au Petit Palais