Muriel Froment-Meurice et Sophie Gaujal lauréates du prix de la thèse CNFG 2017 :
Cette communication fait suite au prix de thèse du CNFG obtenu par Muriel Froment-Meurice pour sa thèse menée sous la direction de Jérôme Monnet et de Jean-François Staszak.
La perspective suivie a été celle de la construction des espaces publics entre espaces désirés et pratiques sécuritaires, croissantes. La thèse a porté sur les espaces publics et leurs gestionnaires, pris en étau entre plusieurs problématiques, de l’usage de ces espaces, de leurs fonctionnalités mais aussi une visée à plus ou moins long terme.
Le travail de thèse a montré des mobiliers anti-SDF ponctuels comme des bancs coupés en deux, transformés en chaise puis une généralisation de ces phénomènes progressive. La question du mobilier urbain est centrale, tant par les choix de localisation mais également de disposition et le matériel lui-même.
Un autre aspect du travail a consisté à montrer comment les sans-domicile fixes sont vus comme inopportuns ou comment les discours, de sources diverses, les ont construits comme tels. Une étude de cas sur le rôle des agents de sûreté de la voie publique (ASVP) sont devenus invisibles dans l’espace publics mais en même temps mis en avant dans la ville par sa communication. L’ambivalence du rapport aux inopportuns ou aux exclus transparaît par ces quelques éléments.
La gestion des acteurs a pu être analysée dans des espaces également clos, comme le métro avec les musiciens, longtemps considérés indésirables, ensuite contrôlés par les accréditations puis finalement mis en avant aujourd’hui pour leur récurrence dans l’espace et la mise en œuvre de politiques de contrôle. Ce processus a souvent lieu en même temps que la gentrification, à l’œuvre dans l’agglomération parisienne.
Cette brève communication a permis de poser les enjeux de l’exclusion, choisie ou non et des jeux d’acteurs qui ont lieu au sein des territoires, avec peu de variantes selon les étiquettes politiques, malgré les discours.
Aurélien GACK