Avec Jean-Yves Le Naour
Historien, né en 1972 à Meaux (Seine et Marne), docteur en histoire, spécialiste de la Première Guerre mondiale et de l’histoire du XXe siècle. Il est l’auteur de plusieurs films documentaires portant sur la Grande Guerre ainsi que sur le XXe siècle. Il enseigne en classes préparatoires de sciences politiques à Aix-en-Provence. Auteur de nombreux ouvrages, il dirige la collection L’Histoire comme un roman chez Larousse depuis 2009. Après Sortir de la guerre et Les années folles, l’historien poursuit sa passionnante fresque du XXe siècle.
Son ouvrage
Comment un monde où la paix et la démocratie paraissent solidement implantées peut-il sombrer si rapidement ?
Par la profonde déstabilisation qu’elle engendre, la crise de 1929 rebat les cartes de l’histoire. On croyait l’après-guerre achevé, l’inflation enfin maîtrisée, l’épineuse question des réparations réglée par le plan Young, la paix définitivement assurée par la Société des Nations et le pacte Briand-Kellogg. Et voilà qu’en quelques années, toutes ces belles promesses s’évanouissent. Les réponses à la crise, à base de protectionnisme, dévaluation, austérité, voire autarcie, n’aboutissent qu’à contracter les échanges. Le chômage explose, les démocraties vacillent, l’autoritarisme se renforce. Dès 1931, le Japon fait le choix de l’expansionnisme en envahissant la Mandchourie. En 1935, c’est au tour de l’Italie de se lancer à la conquête de l’Éthiopie. En exploitant la crise, le chancelier Brüning se défait des réparations et commence à exiger le réarmement de l’Allemagne. Pour l’éviter, la Grande-Bretagne fait pression sur la France. Même après l’accession d’Hitler au pouvoir, le Premier Ministre Macdonald écrit dans son journal que » la France est l’ennemie « . On fait difficilement plus aveugle.
Tous les efforts pacifiques des années 1920 sont subitement ruinés. La SDN agonise, les États-Unis tournent définitivement le dos à l’Europe, la Grande-Bretagne embrasse l’appeasement et la France se replie avec effroi derrière la ligne Maginot qu’elle croit inexpugnable.
En poursuivant sa brillante fresque du XXe siècle, bousculant les clichés et les idées reçues, Jean-Yves Le Naour raconte avec maestria ces six années où tout bascule et où l’après-guerre se transforme en un nouvel avant-guerre.
Le compte-rendu rédigé par Thierry Robin.