L’histoire de la vaisselle céramique est énigmatique. Une fois cassée, la vaisselle était jetée dans des dépotoirs. À l’intérieur des sanctuaires, ces fosses recueillaient certainement les vases utilisés lors des banquet.
- Fabrication de la vaisselle
L’examen révèle deux chaînes de fabrication complémentaires.
Les ateliers de potiers gaulois ne livrent pas de traces évidentes d’installation de tournage (fosses d’emplacement de tour pour les ateliers gallo-romains à Reims, peinture Insula II à Pompéi…). Au IIIe siècle, il y a eu une phase d’expérimentation avec céramique non tournée et tournée. Le tournage influe sur l’évolution d’un type de récipient comme le montre le pot à cuire de la zone Mâcon-Tournus. Cette progression s’effectue entre 400 et 250 avant J.-C., en passant de 2 à 15 % des effectifs (région de Sens, Séguier, 2009). La céramique non tournée diminue sensiblement à la même cadence mais inversée de l’augmentation de la céramique tournée.
La présence des ateliers est surtout détectée grâce à la présence des structures de cuisson, qui laissent des traces tangibles. Le four à deux volumes permet d’obtenir des cuissons homogènes permettant des colorations claires ou noires. Des vestiges de fours ont été découverts à Besançon. Une étude récente a montré que les fours variaient selon les aires régionales. À partir du IIIe siècle avant J.-C., on note une progression régulière de l’artisanat spécialisé associée au développement des agglomérations (cas de Verdun-sur-le-Doubs ou de l’oppidum de Vesontio/Besançon).
2. Formes de vaisselle et aires régionales
À la période gauloise, on a un répertoire de formes diversifié, adapté aux pratiques culinaires et alimentaires. Des « services » apparaissent, avec des pâtes et des formes comparables, à côté de productions bien individualisées. Certaines régions ont incorporé à la pâte un élément spécifique: dégraissant calcaire dans le dijonnais, quartz, feldspath et mica dans le Chalonnais, dégraissant cristallin dans le Mâconnais, etc.
Les pots « type Besançon » permettent de distinguer le fonctionnement économique d’un type céramique particulier. C’est une production de type artisanal, produite massivement dans quelques secteurs seulement, aux caractères remarquablement standardisés et qui a été diffusée jusqu’à Londres par le cours de la Loire et jusqu’à l’intérieur du continent par le Doubs et le Rhin. Ce trafic Est-Ouest devait manifestement servir au transport de quelque chose, peut-être des salaisons du cochon.
La céramique peinte présente des décors tracés au pinceau et qui ont disparu. La qualité est variable. On a des décors géométriques, sur tout ou une partie du vase, des décors zoomorphe ou floraux, des décor à base de pastillage (technique du batik).
La céramique a quelques usages spécifiques : vases à boissons en contexte de sanctuaire ou en nécropole, vase à offrande et vaisselle de banquet, etc. On a aussi parfois de la céramique à l’intérieur de l’habitat, comme à Bibracte, un dépôt de plusieurs vases cultuels ou rituels. La récurrence de certains motifs, notamment celui des cervidés, interroge sur le symbolisme de cet artisanat.