Le dessous des cartes diffusé sur Arte tous les samedis à 19h30 est une émission devenue emblématique pour les praticiens de l’enseignement de l’histoire de la géographie.
Cette émission qui a longtemps été animé par Jean-Christophe Victor a été très heureusement poursuivie par Émilie Aubry et aborde l’essentiel des sujets géopolitiques du moment.
Mercredi 30 juin 2021
Atlas Les dessous des cartes
Emilie Aubry – Franck Tétard
L’ Emission propose une cartographie renouvelée, avec un ancrage profond dans l’actualité.
Leader en matière éditoriale sur les questions géopolitiques et se vend très bien (120 000 ouvrages vendus pour le dernier). Depuis l’arrivée d’Emilie Aubry, le besoin s’est exprimé de produire un ouvrage précis.
Avec la COVID, besoin de repères, d’aller où on va et de comprendre le monde d’après.
Cet ouvrage a représenté 2 ans de travail, traversé par la COVID, qui a été fini en janvier 2020 puis avec la COVID, le projet a été mis en arrêt.
Le Dessous des cartes : est un écosystème, avec un rendez-vous télévisuel singulier le samedi soir. Cet atlas regroupe les émissions depuis 4 ans dirigées par Émilie Aubry. Avec la mort de Jean-Christophe Victor : remise en question de l’émission. Que faire ? Arte voulait arrêter l’émission et la question de sa pérennité s’est posée. Mais ce rendez-vous était tellement singulier et utile qu’il fallait lui offrir une continuité. Après son décès, on ne cherchait pas un universitaire mais un journaliste bien aguerri aux questions géopolitiques.
Emilie Aubry voulait être une passeuse de savoir et être un lien entre le monde scientifique et le public. Ils ont cherché à ancrer davantage l’émission dans l’actualité et dans le temps présent.
la photographie est intégrée dans l’Atlas (qui constitue le début d’une émission, on part de cette photo). On entraîne le public via la photo et le voyage ;
ex : Ethiopie, photo d’Abbis Abbeba pour comprendre une ville d’Afrique et ya un métro (le seul en Afrique subsaharienne) où la Chine est très présente. (ils financent les chantiers).
On n’y retrouve une approche géographique, historique puis géopolitique.
Désormais, le format de l’émission est plus simple, avec le rendez-vous du samedi à 19h30, toutes les semaines et la reprise sur une chaîne youtube.
Volonté de modernisation de la mise en image : photo, carte en 3D, On ne veut pas de jargon : rien n’est acquis, on explique tous les mots propres et on ne veut pas que les lecteurs soient bloqués en chemin. C’est de la vulgarisation au sens noble du terme. On veut un nouveau public, plus large et les plus jeune sont un appétit énorme de comprendre le monde (à cause des attentats récents comme en janvier et novembre 2015), ils connaissent la pandémie, et ils vivent dans la mondialisation (qu’ils remettent en cause). Ils sont très connectés. Le succès de l’émission car ils ont capté ce public-là.
Dessous des cartes, l’Atlas
Plan de l’ouvrage :
Partie 1 : Le monde d’avant le monde d’après
Intensification de la tension entre états autoritaires et états démocratiques
Exploration de ses mutations (avec la COVID)
Questions des transports : plus d’avion pdt la pandémie et le train revient en force (notamment en Europe avec les questions écolos mais aussi en Chine)
Bataille sur l’IA entre la Chine et les EU.
Partie 2 : l’Asie le pivot du monde d’après.
La Chine veut détrôner la France sur le tourisme.
Partie 3 : l’Afriques, le continent des possibles et impossibles
Futurs Asie de demain ?
Partie 4 : Combien d’Europe (s) ?
« Qui contrôle d’Europe contrôle le, monde »
Partie 5 : Amérique un continent en perte de puissance ?
Quid du trumpisme ?
Partie 6 : Moyen-Orient, des lignes floues
Cristallisation des tensions actuelles
Cf : Thèse sur Kaliningrad : Géopolitique de Kaliningrad, une « île russe » au sein de l’Union européenne élargie, Presses universitaires de Paris Sorbonne, 2007.
Franck Tétart s’est occupé des cartes, en jouant sur les échelles plutôt étatiques pour plus de clarté et de compréhension.
Autour des cartes, des encadrés précis et focus sur un point précis.
le choix a été fait de ne pas parler de tous les pays du monde mais d’aborder des pays clés.
Ex : Moyen orient : Liban comme puissance arabe mais aussi européenne.
En Europe, il n’y a pas de volonté de s’attarder sur le Brexit mais les enjeux pour la France, comme à Jersey qui sont des points de tension entre la France et la Grande-Bretagne.
Mise en perspective sur certains enjeux.
Ex : enjeu des réfugiés aujourd’hui : 100 millions dans le monde. Focus sur les réfugiés au Vénézuela : historique, qui sont-ils ? permet d’étudier les mobilités humaines dans le monde aussi.
Donner des grilles de compréhension du monde. Aussi pour les élèves qui ont choisi la spé SGP en 1ère et Terminale (mers et océans, enjeux maritimes, etc).
Questions :
1) Quels sujets ont donné du fil à retordre à mettre en carte ? Tous.
Les élections ou réélections aux EU (avec Trump ou non), au Liban, en Israël avec une actualisation permanente. Cette année, situation géopolitique « folle ».
Consensus : on a basculé dans le monde d’après et le traduire par carte est très difficile.
Il est difficile de représenter certains états, frontières.
ex : Japon avec ses frontières maritimes avec la Russie, Chine, Corée (moult revendications).
Cartographier certaines zones du monde peut susciter des tensions : quand ils parlent de la Crimée, reçoivent un courrier de l’ambassade d’Ukraine sur un soi-disant parti « pris ».
Prochaine émission avec Christian Grataloup : avec la géohistoire.
Google earth : ce qui est montré est politique car les frontières ne sont jamais les mêmes.
2) Comment sont choisis les sujets ?
Le choix des cartes et des émissions sont faits en fonction de leur pérennité dans le temps avec toujours la même problématique : Adopter un regard critique et avoir un recul nécessaire, quels enseignements en tirer pour l’appréhender, le transmettre.
Grâce à l’émission partir des cartes et aller au voyage et surtout se poser la question : comment on vit dans des endroits stratégiques ?
Certaines cartes sont anciennes mais sont toujours d’actualité :
ex les revendications de la Chine en mer de Chine sont toujours d’actualité. La question de Taiwan va s’intensifier dans le futur et les tensions vont se cristalliser.
3) Le goût de l’histoire :
Effort considérable de l’émission de donner les racines de l’évènement. Il faut donner un sens aux évènements et important de donner la priorité au temps long.
4) Souci d’être pédagogique et d’être accessible aux élèves.
Il est envisagé de faire « un atlas junior » et de donner une nouvelle approche pour les élèves plus jeunes encore.
5) Carte de l’Arctique qui montre les nouvelles routes notamment commerciales envisagées.
La Chine a d’ailleurs repris cette cartographie.
Ce nouvel atlas annoncé pour une sortie le 2 septembre 2021 présente, continent par continent, 28 destinations qui racontent les bouleversements géopolitiques en cours.
« Cet atlas est un état des lieux de ce Nouveau Monde « post-covid ». hommes, activités économiques, transports : la planète est mise à l’arrêt, pour le plus grand bonheur du climat. Mais après cette vitrification du monde, le voici comme mise à nu, comme si chaque État avait vu ses forces et ses faiblesses exacerbées à par la pandémie, comme si les tendances en germe dans le « monde d’avant » – déclin de l’Occident, révolution numérique, tensions entre états démocratiques et états autoritaires – se montraient soudain à découvert.»
Émilie Aubry
Le dessous des cartes : atlas d’un monde qui change
Le Dessous des cartes – Le magazine géopolitique