Le génocide arménien relève aussi d’une histoire européenne. Il a été maintes fois évoqué ou commémoré durant l’année 2015, qui en marquait le centenaire et il a une résonance particulière au regard de ce qui se passe aujourd’hui pour des populations proches, dans le Nord de la Syrie. L’événement est aujourd’hui enseigné en classe de troisième ou de première. Il a été abordé en de nombreuses occasions comme le festival d’histoire de Blois.
Dans sa conférence, Claire Mouradian rappelle que les déportations sont qualifiées de « délocalisations » par les Jeunes-Turcs. Après la disparition des élites et des conscrits, on s’attaque aux vieillards, aux femmes et aux enfants, anéantis au cours de longues marches de la mort qui touchent d’abord les provinces de l’Est, puis celles de l’Ouest. Comme plus tard celui du Rwanda, le génocide est très court. L’État turc nie aujourd’hui le nombre d’Arméniens existant à l’époque. Ce qui est sûr est que les deux tiers des Arméniens sont massacrés. Certains sont sauvés par des Turcs ou des Kurdes dans les montagnes. D’autres sont rachetés par les associations internationales. D’autres encore rentrent en Anatolie et repartent après la victoire de Kemal.
Remerciements : Claire Mouradian (CNRS), ville de Reims et Imagin’ (prise de son), LICRA-Reims (images). Présentation de Claire Mouradian par Noémie Michelin, présidente de la LICRA-Reims.