Restreindre l’analyse de la gouvernance à la sphère politique tend à faire disparaître les femmes de l’Histoire et renforce l’idée qu’elles auraient été exclues très rapidement du pouvoir. Or, quelle que soit la période envisagée, les femmes ont toujours été associées d’une façon ou d’une autre à différents modes de gouvernement. L’historiographie a réévalué depuis plusieurs années le rôle des femmes en confrontant les textes juridiques et leur pratique réelle du pouvoir.
En fonction des contextes, les politiques menées par des hommes ont cherché à contraindre, éduquer ou contrôler le corps des femmes. Ce sont des luttes féministes, des faits de résistance ou les guerres de décolonisation qui ont permis progressivement aux femmes de « gouverner » leur corps pour en disposer librement. Pour les enseignants, l’atelier doit permettre de reconsidérer le rôle des femmes en dépassant les statuts juridiques et les tâches assignées selon le genre. À partir des programmes d’histoire du collège et du lycée, c’est l’occasion de montrer que non seulement les citoyennes et les reines mais également l’ensemble des femmes au cours de l’histoire ont pu accéder au pouvoir, et de comprendre comment elles ont dû lutter pour parvenir à l’exercer.
Dans cet atelier, nous interrogerons, à travers quelques exemples, la construction des relations de pouvoir entre hommes et femmes dans les programmes d’histoire, autour de trois thèmes qui montreront comment les femmes ont été gouvernées, comment elles ont eu accès à la pratique du pouvoir et quelles furent les luttes qu’elles menèrent pour l’égalité.