Les trois historiens à travers leurs spécialités complémentaires : culturelle, politique et anthropologique proposent une synthèse du monde nazi. Cet ouvrage permet aux professeurs du secondaire de compléter leurs cours de manière très précise et à chacun d’entre nous de mieux comprendre cette période historique. 

Table ronde modérée par Eve Szeftel, journaliste à Libération, avec Johann Chapoutot, Christian Ingrao et Nicolas Patin, historiens du nazisme.

Y-a t-il encore une énigme nazie ?

Le nazisme a-t-il été tellement étudié par les historiens qu’il ne reste plus rien à découvrir ? Comment s’y retrouver dans toutes ces recherches entre fonctionnalisme et intentionalisme ? Où en est-on du débat autour du sonderweg allemand, c’est-à-dire une voie particulière dans la modernité ?

La grille de lecture d’Hannah Arendt dans les origines du totalitarisme (1951) est-elle toujours pertinente pour comprendre le nazisme ?

Hitler a-t-il donné un ordre d’extermination ou le processus obéit-il à un processus graduel avec une part d’improvisation ?

Quelles sont les avancées récentes de la recherche ?

À quel besoin répondait ce livre ? Pourquoi maintenant ?

Christian Ingrao : Ce livre présente une étude idéologique qui bouleverse les cadres chronologiques, puis explore  la sociologie du militantisme et de l’électorat du nazisme.

Ce livre maintenant parce qu’à la suite des courants fonctionnalistes et intentionnalistes, une nouvelle perspective est apparue dans les années 90. En effet, à la faveur de la chute du mur de Berlin, les historiens ont eu accès aux archives de l’Est. Deux directions ont alors émergé : l’étude locale et concrète des politiques d’occupation en Europe orientale et la question de la façon dont on pouvait analyser les basculements.

Johann Chapoutot : L’historiographie du nazisme en France a été longtemps décorrélée de l’histoire du nazisme de l’Allemagne. Les recherches et le travail de Christian Ingrao ont comblé cette lacune.

Ce livre constitue-t-il une synthèse pour les enseignants et le grand public ?

Nicolas Patin : Tous les trois avons proposé des formations pour les enseignants au Memorial de la Shoah. Ce livre répond à la demande des enseignants qui avaient besoin d’un outil de synthèse. Plusieurs éléments essentiels sont explorés : une plongée dans l’interne, c’est-à-dire dans l’univers mental des juristes SS, une histoire culturelle et idéologique avec ses références à l’Antiquité et la question de la race mais également une étude de l’impact de la première guerre mondiale.

Comment cette idée politique est-elle née chez ces hommes et comment a-t-elle produit du pouvoir ?

Nicolas Patin : C’est une étude sur une vision du monde. Ensuite, la chronologie du nazisme, de 1919 à 1945, est inédite. Cela replace la rupture de 1933 dans le temps long du nazisme. On comprend comment il naît, en 1918-1919, se développe, arrive au pouvoir puis produit des effets sur l’Europe entière. En effet, le nazisme y apparaît comme une histoire allemande mais également européenne.

Eve Szeftel : L’ouvrage se compose de trois parties : tout d’abord jusqu’en 1933, la conquête du parti, puis de 1933 à 1939, on dissèque la dictature et pour finir par l’étude d’une guerre-génocide, 1939-1945.

Pourquoi la grande guerre a-t-elle un tel impact ? Pourquoi 1919 est-elle une année déterminante ?

Nicolas Patin : Le premier chapitre, écrit par Johann Chapoutot, explique que les idées nazies ne sont pas spécifiquement allemandes. Le nazisme est une synthèse allemande d’idées européennes. En réalité la race, l’antisémitisme et l’ultra-nationalisme sont des notions européennes. Si le paysage idéologique est vaste, il faut s’interroger sur les raisons de l’ancrage et du développement du nazisme  en Allemagne précisément.

La Grande Guerre ne suffit pas à expliquer cela. Cependant, dans la sortie de guerre, en 1918-1919, se pose la première pièce du puzzle : le traumatisme de la défaite, l’interprétation de l’extrême-droite de l’époque par une théorie du complot : la défaite n’est pas due à un échec militaire mais à l’arrivée du gouvernement révolutionnaire communiste, et donc juif. En effet, à ce moment, des quantités importantes d’individus d’extrême-droite rejettent la révolution russe bolchévique et construisent ce raccourci. Toutefois, l’Allemagne entière n’est pas convaincue par cette idée. Elle compte alors un million de socialistes et 400 000 communistes. Il existe une grande diversité de tendances politiques : des catholiques et des libéraux.

Pourtant, dès ce moment,  tous les nazis qui vont compter dans le parti, tels Hitler ou Göring, sont déjà présents et actifs. Le parti nazi ne rassemble que 3 000 militants qui seront aux postes de pouvoir ensuite.

Sur le plan psychologique, qu’a pu représenter cette défaite pour les soldats démobilisés qui nourrissent une haine ?

Christian Ingrao : Une panique collective se diffuse dans le corps social allemand. Le traité de Versailles de 1919 est considéré par les nazis mais aussi par les socialistes et les libéraux comme injuste et humiliant. Une angoisse de disparition de l’Allemagne apparaît. Dès lors, le nazisme va remédier à tout cela en reportant la faute sur les Juifs. Il promet de créer une nouvelle société qui mettra fin à la misère.

Johann Chapoutot : Il s’agit d’une vision du monde. On est ici au-delà de l’idéologie. La nazisme déploie véritablement une culture. C’est une panherméneutique du réel. Tous les malheurs anciens et présents de l’Allemagne, depuis l’explosion du Saint-Empire romain germanique, la guerre de Trente ans etc… offrent une perspective eschatologique. Le registre religieux est ainsi convoqué dans son lien entre la vie et la mort. On ne peut faire le deuil des 1 800 000 morts au front plus 700 000 morts civils et plus encore si l’on ajoute ceux de l’Autriche. Il faut transcender, opérer une réparation narcissique quand, en même temps, se produit une déchristianisation.

Une religion politique, le nazisme, prend alors le relais. Lors des cérémonies nécrologiques, on dit : « Il est mort pour que l’Allemagne vive ». Le sang, la race se déploient au coeur de la théorie.

La culture nazie semble très paranoïaque : ce sont les Juifs ou nous. Pouvez-vous expliquer ?

Johann Chapoutot : Depuis le XIXe siècle, cette perspective est structurelle lors de la construction du récit national allemand. La guerre de Trente ans a fait entrer tout le monde : les Suédois, les Russes, les Autrichiens, les Espagnols, les Français et les Hollandais. L’Allemagne désormais se perçoit comme entourée d’ennemis. En conséquence, l’Allemagne, éternelle victime, est assiégée en permanence alors qu’elle ne veut que le bien. Les nazis reprennent avec puissance cette thématique ancrée dans l’imaginaire.

Le concept de l’Espace Vital obtient donc un grand succès ?

Johan Chapoutot : L’eugénisme, le darwinisme social, l’impérialisme capitaliste, le racisme et l’antisémitisme sont européens ; les nazis n’ont rien inventé.

En revanche, dans les années 1870-1880, la notion dite d’espace vital, littéralement le biotope, émerge. C’est un concept des sciences naturelles translaté aux sciences humaines. Tout est lié à la nature. Il faut s’étendre en jouant la guerre raciale. Les Russes et les autres doivent mourir, les territoires alentour doivent être conquis pour que la race germanique accomplisse son destin : s’étendre en ayant beaucoup d’enfants qu’il faudra nourrir. Les projections démographiques évoquent 200 M d’habitants voire un milliard d’Allemands à longue échéance.

Eve Szeftel :  En 1928, le parti nazi remporte 2,6 % des suffrages, deux ans plus tard, il devient la deuxième force politique et en 1933, il remporte les élections.

Comment expliquer cette accélération vertigineuse ?

Nicolas Patin : Dans les années 1920, tout est déjà en place. Le syllogisme suivant : les nazis sont antisémites, les Allemands sont antisémites donc ils votent pour les nazis, doit être repris. En 1928, le parti nazi, 2,8%, est ridicule. Cependant, dans le contexte, le paradoxe de cette prise de pouvoir est encore plus marqué.

De 1919 à 1929, le nazisme n’est rien. Les militants sont 50 000. Comparativement, le parti communiste a 450 000 militants. Que s’est-il passé cinq ans plus tard ? Une culture militante nazie croît car elle se traduit par une culture pratique et virile. Les femmes, dans le nazisme, apparaissent après 1933 alors que dans les années 20, elles sont rares.

Ces hommes adoptent une culture de la violence et de la destruction physique des ennemis politiques. Les SA, dont la moyenne d’âge s’élève à 25 ans, sont de jeunes hommes. Quand ils se battent avec des communistes dans des brasseries, ils ont le sentiment de vivre la première guerre mondiale.

La crise de 1929 joue-t-elle un rôle ?

Nicolas Patin : En mai 1928, les élections leur donnent 12 députés (2,6%), le 14 septembre 1930, les nazis ont 107 députés soit 18,3%. Certes, la crise de 1929 est passée mais elle n’explique pas tout. Le 31 juillet 1932, ils ont 230 députés, 37,3 % soit la force majoritaire. Comment cela s’est-il produit ?

Les manuels scolaires présentent un graphique de trois courbes : la crise, le chômage et les votants pour le nazisme. C’est une mise en scène erronée. L’idées reçue selon laquelle les ouvriers et les chômeurs auraient voté pour les nazis est balayée par ce livre.

Évidemment, parmi les quasiment 40 % de votes, des ouvriers en font partie mais le vote nazi n’est ni un vote de chômeurs, ils sont communistes, ni un vote ouvrier qui va au SPD (social démocrate). Le vote nazi est un vote petit bourgeois, protestant, rural et des villes rurales. Ces votants ont peur de la crise, du risque de déclassement et du communisme. Les 32 partis présents en 1928 s’évanouissent au profit du parti nazi qui scande : C’est les communistes ou nous. 

Ce mélange de violence, de jeunesse et de démagogie, qu’est-ce que c’est ?

Nicolas Patin : Le nazisme est aussi la pire politique politicienne : l’attaque et l’intimidation des opposants, la corruption, l’insulte en permanence des personnages politiques majeurs. Les opposants politiques sont parfois terrorisés. Parallèlement, la victimisation de l’Allemagne est toujours présente. Les nazis sont efficaces car ils appliquent la victimisation à la crise de 1929. Ils se considèrent comme victimes de la République de Weimar qu’ils nomment « le système » et convainquent des jeunes de les rejoindre.

La violence des nazis dans la rue est visible non seulement à Berlin mais surtout dans des villages : le salut sur la place centrale est un marqueur d’appartenance. il est difficile d’y échapper. Avec nous ou contre nous !

457 morts dans des combats politiques entre 1923 et 1931. Qu’en dire ?

Johann Chapoutot : Plus tard, ces chiffres sont encore plus importants.

Quand le gouvernement Brüning est écarté après sa politique d’austérité qui ne fonctionne pas et parce qu’il veut mettre en place une reforme agraire qui menace des intérêts de classe, on essaie d’agréger les nazis au bloc bourgeois. Au printemps 1932, les deux exigences des nazis :

– ré-autoriser les SA et les SS c’est-à-dire les milices

– dissoudre le Reichstag

Il ne fallait pas dissoudre alors que les nazis étaient en pleine dynamique. Mais c’est ce qui s’est passé. Ainsi, à l’été 1932, on compte plus de cent morts politiques car le violence est une modalité des méthodes nazies. Les nazis ont accédé au pouvoir non seulement par les urnes mais aussi par la violence.

Comment rediscutez-vous le paradigme de Hannah Arendt de dictature de la participation ?

Christian Ingrao : Début des années 90, les historiens se demandent comment on peut maintenir la terreur avec si peu d’hommes : 1 pour 10 000. Il existe des réseaux d’indicateurs mais c’est surtout le contrôle social qui vient spontanément des populations via une économie morale. Les lettres de dénonciations sont nombreuses. Le voisin qui enfreint les lois raciales et couche avec une juive est dénoncé.

De plus, les nombreuses associations de bienfaisance, les soupes populaires créées par les nazis constituent un support important. Ils concrétisent une communauté populaire qui apporte de la sérénité et de la bienveillance. Les populations ont permis que des liens soient créés avec les appareils militants. Les adhésions aux associations révèlent des quantités importantes de populations acquises.

Eve Szeftel : Cela remet en question la vision d’une société allemande très passive et terrorisée.

Il y aurait eu une adhésion massive des Allemands au régime nazi ?

Christian Ingrao : Elle se produit graduellement. On passe plus ou moins lentement de militant social-démocrate à nazi. Par exemple, les adhérents des associations passent chaque année vous demander de donner pour l’association jusqu’à ce que l’on cède par peur de se démarquer. Si vous résistez,  tout le quartier vous le fait payer. C’est une véritable pression sociale.

Qu’est-ce que la guerre génocide, terme nouveau, qui constitue votre dernier partie ?

Christian Ingrao : Le terme de génocide est utilisé comme adjectif. Le génocide, qui se met en place à partir de 1942, s’est installé graduellement et il est indissociable de la guerre. À partir de l’été 1941, les politiques génocidaires sont visibles.

Nicolas Patin : La parole des victimes, la place donnée à la parole des bourreaux et les très nombreuses monographies publiées constituent les sources de ce chapitre. Comment les impulsions politiques de Berlin se réalisent-elles à l’échelle locale ? Qu’est-ce qui se passe quand se produit la déportation des Juifs de Thessalonique ? Que se passe-t-il quand on évoque l’étoile jaune dans le métro à Paris ? Qu’est-ce qui se passe dans le ghetto de Varsovie ? Comment réinsérer cette masse de documentation à l’échelle centrale et à l’échelle locale ?

Quand, comment, qui, décide la Solution finale ?

Nicolas Patin : La Solution finale, terme utilisé par les nazis, de la question juive est un processus graduel.

En effet, la décision de tuer les Juifs d’Europe n’est pas écrite dès 1938. Tout d’abord, les nazis pensent à une solution territoriale : des pogroms puis un exil.

En novembre 1938, a lieu « la Nuit de Cristal », terme utilisé par les nazis pour minimiser l’événement et le réduire à du verre brisé. C’est en réalité un pogrom géant. Il est organisé par la tête de l’Etat et n’est pas du tout spontané. Il aboutit à la destruction de la moitié des synagogues, 1400, en Allemagne et en Autriche, 100 morts et des déportations dans les camps de concentration. En conséquence, l’exil des Juifs allemands s’est accéléré.

Avec la guerre, cela change :il faut déporter les Juifs à l’Est en Pologne. L’opération Barbarossa est concomitante avec la décision d’assassiner les Juifs via les Einsatzgruppen en juillet -août 1941 donc à l’échelle locale. On ne parle pas encore d’Auschwitz et des centres de mise à mort.

L’entrée en guerre des États-Unis est-elle en lien avec l’accélération de la mise à mort des Juifs ?

Nicolas Patin : Le génocide avait-il été décidé par Hitler auparavant c’est-à-dire au moment où les nazis marchaient sur Stalingrad et que tout allait bien ? Ou bien s’agit-il d’une décision dans la peur parce que la guerre se déploie désormais sur deux fronts ? En effet, en décembre 1941, après l’attaque sur Pearl Harbor, les EU entrent dans la guerre.

À l’échelle locale, on voit que le génocide a commencé bien avant décembre 1941.

Quelle est l’interaction de la Shoah avec toutes les autres politiques de destruction ?

– La mort, par famine, de millions de soldats soviétiques : 300 000 soldats soviétiques meurent de faim par mois.

– Lla politique d’élimination des handicapés ? L’action T4 commence avant la guerre.

– La politique de ramener des soi-disant Allemands ethniques dans le Grand Reich pour le germaniser ?

Nicolas Patin : Des recherches sont en cours pour éclaircir la place du génocide parmi toutes ces politiques de destruction. Est-ce que les nazis tuent les Juifs pour faire de la place pour les Allemands ? À l’échelle locale, les recherches montrent que, parfois, faire venir des Allemands de souche est plus important que de tuer les Juifs quand parfois c’est l’inverse.

On note quand même que la seule politique menée jusqu’au bout est l’élimination des Juifs.

Nicolas Patin : En effet, le consensus antisémite est si fort à l’échelle des gouvernements et des populations que la Shoah, projet nazi, est une réalisation européenne. Les chercheurs roumains qui travaillent sur le génocide en Roumanie constatent qu’il a eu lieu sans l’aide des nazis !

L’exception bulgare n’est pas si évidente puisque si les Juifs bulgares ont été épargnés, les Bulgares occupant le nord de la Grèce ont livré de nombreux Juifs grecs aux nazis.

Johann Chapoutot : Les comparaisons nationales sur le long temps historique révèlent que ce n’est pas en Allemagne que cela se passe le plus mal pour les Juifs depuis le XVIIe siècle. Les Juifs se sentent protégés, y compris pendant la première guerre mondiale, en Prusse face aux Russes, aux Polonais, aux Baltes ou aux Ukrainiens qui pratiquent des pogroms. Ainsi, en Ukraine, en 1918, 100 000 Juifs sont tués.

Par conséquent, les populations juives allemandes ne s’attendaient pas à cette violence nazie.

Nicolas Patin : On aurait pu faire des comparaisons à travers les différents fascismes mais le livre démontre que l’antisémitisme est européen. Par conséquent, la violence centrée sur les années 20 et 30 des années nazies sonne comme une singularité.

Et la dénazification ?

Vous expliquez qu’il n’y a pas eu de dénazification à l’ouest. Il y aurait eu le mythe « tous résistants » à l’Ouest.

En revanche, en Allemagne de l’Est, la dénazification a entraîné 18 000 morts.

Citations extraites de la conclusion : 

-Pages 498-499 :

« Pour ne pas trop se poser de questions sur l’Occident dont il était issu, on s’accommoda du nazisme en circonscrivant le phénomène : apparu en 33 à la faveur d’une crise, il aurait disparu grâce à l’action résolue de démocraties éprises de liberté et d’égalité qui avaient fait triompher le bien sur le mal, l’humanisme sur la barbarie, le libéralisme politique et économique sur la dictature, etc »

 

-Pages 499-500

« Aux mêmes causes les même effets : ségrégations états-uniennes, Empires et violences ultramarines procédaient inexorablement de la même matrice-sociale-darwinienne, impérialiste et raciste – que le nazisme, qui, nous l’avons rappelé, concevait sa conquête et sa domination du biotope germanique à l’Est sur un mode colonial. »

Il y aurait donc une continuité entre nazisme et démocratie.

Johann Chapoutot : La violence est partout et diffuse, dans l’extinction du vivant… Le nazisme a été évacué car il faut bien vivre. Après 1945, on a fait ce qui se passe après des traumatismes de masse, on a inventé des narratifs qui pourtant ne tiennent pas longtemps.