Le kernel Linux
Dans le début des années 90, Linus Torvalds, un informaticien décide de travailler sur un système d’exploitation appelé Minix. Le but de son travail était d’acquérir de nouvelles compétences informatiques à partir de Minix. Minix avait la particularité d’être un système de 32 bits, ce qui était important à cette époque, et Linus ne voulait pas être en reste. Seulement, à cause d’une erreur de manipulation, Linus détruisit la partition qui contenait le noyau Minix.
Tout système d’exploitation a besoin de son noyau pour fonctionner. Pour faire court, un atome a un noyau. Sans noyau, il n’y a pas d’atome. Pour un système d’exploitation, c’est exactement pareil. Linus, un peu paniqué, avait décidé de recréer le noyau. A l’aide d’un simple terminal, le noyau devint complet. Il nomma ce noyau Linux.
En août 1991, Linus poste un message sur lequel il affirme avoir créé un système d’exploitation dérivé de Unix. Ce dernier est une base de programmation pour faire un système d’exploitation, commun à IOS, Mac OS et BSD. Seulement, Linus avait deux soucis : il demandait des contributions extérieurs pour améliorer ce système, et il n’avait créé que le système d’exploitation, Linux était vierge de tous logiciels.
Le rapprochement avec GNU
Linus se trouvait embarrassé, son noyau était vierge de tous logiciels. Linus décida de se rapprocher de plusieurs types de logiciels. Pour faire simple, Linus se rapprocha des logiciels qui avait la même base que son noyau. Linux était fait à partir de Minix, qui lui même était basé sur Unix. Durant ses recherches, il trouva des logiciels qui collaient avec son noyau. La plupart de ces logiciels avait une licence GNU GPL.
Se rendant compte que ces logiciels fonctionnaient avec son noyau, Linus décide de rendre son noyau libre. En passant Linux dans la licence GNU GPL, il permet l’assemblage quasi-systématique de Linux avec GNU. Pourquoi ? Parce qu’il y a un troisième élément qui concoure à la création du système d’exploitation libre : les utilisateurs.
A partir du milieu des années 90, les utilisateurs ont démontré que :
-le noyau (ou kernel) Linux était rapide et fonctionnel
– que les logiciels GNU étaient compatibles avec Linux
– que le développement jumeau de GNU et de Linux relevait de la logique.
Et c’est à partir de là que Linux va s’associer avec GNU. GNU pour les logiciels et la licence GNU GPL et Linux pour son noyau. Le système d’exploitation GNU/Linux était né. Cependant, les relations entre Stallman et Torvalds étaient houleuses.
Le développement de GNU/Linux
Linus ne se préoccupait pas de la liberté de Linux. Ce qui importait pour lui était le développement de son noyau, et que la communauté de développeurs s’agrandisse. Stallman était plus du côté des utilisateurs et des logiciels libres. Cette dissension pesa sur l’avenir du système d’exploitation libre.
En 1998, Eric Raymond, un hacker américain, créa la notion OpenSource. Ce qui important de souligner est que lorsque nous parlons de logiciels libres, nous sous-entendons que ce sont des logiciels opensource. C’est peut-être une erreur, car le logiciel libre a une base philosophique, alors que l’OpenSource a une base technique. L’OpenSource reprend la licence GNU GPL, à savoir l’accès au logiciel et à la modification.
L’OpenSource précise la GNU GPL en ce sens que : chaque logiciel OpenSource permet l’accès au grand public à son code, que celui n’est pas restreint (cela veut dire que ce n’est pas un fichier binaire), et que chaque développeur peut travailler avec les remarques de chaque utilisateur pour améliorer le logiciel. Cela veut dire en sorte que n’importe qui peut contribuer à améliorer le logiciel.
C’est avec cet argument que Linus opta pour l’OpenSource et que le noyau fut rendu en OpenSource. Cet obstacle passé, le système d’exploitation libre trouva un support chez IBM et Oracle pour son développement et son financement. Cette participation démontra le début des contributions (financières) informatiques (pour le développement de logiciels et du noyau) d’entreprises privées.
Le système d’exploitation libre que nous connaissons aujourd’hui vit grâce à la communauté de développeurs (des millions de personnes), du soutien de certaines entreprises (notamment Google par le biais du système Android) et de chaque utilisateur.
L’effet papillon est une marque de fabrique chez GNU/Linux : chacun y contribue pour que tout s’améliore. Nous sommes pas dans un angélisme, mais dans le côté pragmatique et sérieux. C’est avec cet aspect que je vais conclure : des recommandations (françaises et européennes) ministérielles annoncent que l’utilisation des logiciels libres est possible dans tous les domaines, y compris dans l’administration. Ce n’est pas seulement pour un aspect financier (GNU/Linux ne coûte rien), mais aussi pour des raisons de sécurité et aussi de rapidité.
Aujourd’hui
Windows XP n’est plus soutenu, Windows 7 s’arrêtera en 2020. Vous pouvez toujours acheter une version plus récente, comme Windows 10, à condition que votre PC puisse le supporter. Ce qui n’est pas le cas dans la majorité des cas. Il reste à acheter un nouveau PC, imaginez le coût à l’échelle d’un collège … C’est exorbitant. Sinon, vous pouvez passer au libre, avoir un système d’exploitation taillé pour votre machine, il en existe plus de 300, et être à jour.
Vous pensez que ce n’est pas possible ? Que GNU/Linux est un système d’exploitation pour les bobos, les beatniks et les punks ? Voyons, voyons, si je vous dis que lorsque vous faites vos courses sur le net, vous utilisez des serveurs sous GNU/Linux ? Pour être plus précis 97 % des serveurs mondiaux utilisent GNU/Linux, qu’il existe même pas 1 % pour Windows, et que Mac a décidé de ne pas développeurs de serveurs MAC. Android est l’un des systèmes d’exploitation le plus utilisé au monde, et il possède une base Linux. Les box internet ont toutes un système d’exploitation libre. Mais aussi les terminaux embarqués de métro, certains panneaux d’affichage de publicité, les ordinateurs portables Chrome de Google … La liste est très longue.