Dans quelques jours, le diaporama de Christian Metz sera mis en ligne
Professeur de géopolitique à Gap, soldat dans l’armée de terre pendant sa période active, Christian Metz a présenté avec beaucoup de clarté les situations de conflits dans les zones urbaines à différentes périodes.
La guerre de demain sera forcément urbaine pour une raison finalement très simple. De plus en plus de terriens vivent dans les villes, et ces concentrations urbaines sont devenues des objectifs de conflits, des buts de guerre parfois.
Cela n’est pas forcément nouveau. La Grèce des Cités opposait des villes avec leurs hoplites qui s’affrontaient toute de même sur un champ ouvert. La guerre de siège avait pour fonction de prendre la ville pour la soumettre et accessoirement la piller, tandis que les combats se déroulaient plutôt sur les remparts.
Les relations entre le soldat et la ville à l’époque moderne se limitent à prendre les quartiers chez l’habitant pas forcément ravi avant que les armées modernes ne choisissent le casernement comme solution, notamment avec la conscription.
Pour Christian Metz, très pédagogue, l’objectif de sa présentation était d’initier les civils à une réflexion sur les questions tactiques mais aussi d’un certain point de vue stratégique sur les problématiques de la conduite de la guerre en milieu urbain.
Le soldat n’aime pas la ville pour combattre. Milieu clos, avec des angles morts et des zones d’ombre, la ville est un milieu hostile pour les soldats qui prennent l’offensive. Les distances sont nécessairement rapIls peuvent ainsi se préparer et le tireur isolé, armé d’un lance roquette peut immobiliser un char d’assaut pourtant bien supérieur en terme de puissance brute.
Plusieurs armées ont payé un lourd tribut à leurs initiatives en milieu urbain. Les Russes à Grozny lors de la première guerre de Tchétchénie en 1994 ont eu à subir de lourdes pertes. Plus de 50 % des effectifs engagés, tandis que pour les opérations de 2000, la ville a été prise maison par maison, et la ville détruite en fait.
En 2004 pour la conquête de Falludjah les forces américaines ont également été accrochées sévèrement et ont suspendre leur offensive du fait de perdres très lourdes.
L’un des problèmes qui se pose clairement est celui de la présence des civils dans les zones urbaines. Selon les comportements des soldats en opération l’attitude des populations civiles peut être amicale ou hostile ce qui modifie considérablement la situation. Les armées occidentales doivent aussi porter leurs valeurs et assumer des charges de sécurité et de protection, mais aussi de santé et de rprises avitaillement. Ces questions logistiques doivent être prises en compte désormais pour envisager les combats à venir.
Toutes les armées se sont emparées de ce problème. Au niveau tactique, du fait des petits groupes, le tacticien sur le terrain peut être un soldat du rang qui doit appliquer des procédures acquises lors des entrainements. L’armée Française a développé en Picardie à Cissone le premier centre d’entrainement au combat en zone urbaine d’Europe, et toutes les unités de l’armée de terre y passent pour des « manips ». La question qui peut se poser dans les mois à venir, sur la base des retour d’expérience des attentats en zone urbaine de Paris ou de Bruxelles est de savoir si ce type de menance peut-être traitée par une approche militaire ou par une spécialisation des unités spéciales de police, ce qui permettra, on l’espère, d’éviter les dommages collatéraux.