Napoléon est-il un météore dont le destin extraordinaire a traversé les siècles ou demeure-t-il le passeur du monde moderne, celui qui a terminé la Révolution en France tout en contribuant à la diffuser dans le monde ?
Comment aborder une pareille existence ? Passionné depuis toujours par l’époque et le personnage, j’ai préféré observer l’envers du décor en privilégiant l’analyse de la chute plutôt que la « gloire de l’Empire ». Car, bien qu’ébloui par le soleil d’Austerlitz, je pressentais qu’il ne s’agissait que d’un « soleil noir ».
Pour comprendre la chute, il faut partir du sommet, et plus précisément disséquer la décennie triomphale qui relie le point de départ de Lodi à l’apogée de Tilsit. Et ses deux choix majeurs accomplis au zénith de la gloire : l’hérédité rétablie avec le sacre de 1804 ; le pari de la conquête avec le Blocus continental fin 1806.
Ce livre remanié sans cesse depuis 2002, se nourrit d’une conviction fortifiée par l’expérience personnelle de la solitude du pouvoir, de sa fragilité, de son immense complexité, enfin de son caractère foncièrement tragique, appuyé sur les ressorts de la peur et du rêve.
D de V.