Si je suis loin de partager la totalité des options développées par Michel Guillou qui se présente comme un «Observateur du numérique éducatif et des médias numériques », il faut reconnaître à cette tribune le mérite de bien poser un certain nombre de problèmes.
Les blocages qui peuvent exister à la diffusion des usages raisonnés du numérique dans l’éducation sont multiples et il en présente quelques-uns dans son blog qu’il faut lire attentivement.
Si je peux apporter ma contribution à cette réflexion qui est toujours féconde, il faudrait tout de même citer parmi les facteurs de blocage le fonctionnement pyramidal de l’éducation nationale qui accouche le plus souvent de systèmes coûteux et peu efficaces comme les espaces numériques de travail.
Faut-il pour autant accorder une confiance aux entreprises du Web 2.0 ? Celles-ci considèrent leurs usagers comme une matière première captive et commercialisable.
Parmi les autres facteurs de blocage, il y a aussi des structures qui sont attachées à leur auto conservation.
Il faut également considérer que ceux qui se sont présentés comme les pionniers du numérique éducatif, qui ont prétendu l’être, ont souvent eu tendance à choisir « l’entre soi » traitant avec beaucoup de morgue ce qu’ils appellent parfois « les rantamplan pédagogiques ».
Le résultat est dans une certaine mesure assez désolant, et Michel Guillou n’a pas vraiment tort lorsqu’il pointe l’inconséquence, au-delà des politiques, des services qu’ils devraient pourtant diriger.

L’éducation aux médias numériques, de l’abandon des jeunes à Big Brother…

par Michel Guillou

L’abandon, ce n’est pas moi qui en parle, ce sont nos sénateurs eux-mêmes dans un excellent rapport bien vite oublié. David Assouline et ses collègues signaient là en 2008 un document qui fait état de l’abandon dans lequel la société laisse sa jeunesse, confrontée aux médias numériques sans jamais avoir été accompagnée, ni par l’école, ni par les parents. Ce rapport avait l’immense mérite de présenter les médias numériques sous l’angle d’une opportunité à saisir, de proposer de cesser de se lamenter sur une supposée invasion et de convenir, a contrario, de s’attarder et de s’employer à :

« réfléchir dès maintenant aux meilleurs moyens d’encourager les pratiques numériques des jeunes en faisant en sorte qu’elles leur soient le plus profitable possible ».

http://www.culture-numerique.fr/?p=1334