Respectivement professeur des universités en géographie et maître de conférences en droit public à l’Université de Toulouse 2, François Taulelle et Cécile Jebeili croisaient, dans cette communication, leur discipline d’origine pour essayer de voir quelle formule juridique d’agglomération apparaît la mieux adaptée pour répondre aux enjeux des territoires fonctionnels.
En comparant la situation de Lille et celle du Pays Basque, déjà différentes dans leur morphologie (la première montrant un continuum urbain, la seconde une sorte de conurbation linéaire San-Sebastian/Bayonne), les communicants ont montré que la coopération transfrontalière réussissait plus ou moins bien selon le cadre retenu.
Structurée autour d’un GEIE (groupement européen d’intérêt économique), l’Eurocité Basque a choisi une structure n’étant pas spécialement dédiée à la coopération transfrontalière. Après 20 ans d’existence, cette agglomération semble stagner notamment du fait d’un renvoi des responsabilités aux échelons locaux, d’une lenteur décisionnelle et d’une multiplicité des intervenants.
Précurseur en Europe, Lille a opté pour le GECT (groupement européen de coopération territoriale) qui organise son action autour de trois pôles, le volet politique « classique », le pôle opérationnel et le pôle participatif. Ce triptyque témoigne d’une forte capacité intégratrice.
Au delà de la comparaison, des éléments plus généraux permettent de conclure que la méconnaissance de ces instruments de coopération chez les citoyens est grande. Les problèmes très concrets (logement, santé, transport…) ne leur apparaissent pas réglés par ces structures.
Le temps de la coopération est bel est bien le temps long des institutions mais à multiplier au moins par deux (les deux voisins), voire par trois (cas lillois qui imbrique des français, des flamands et des wallons).