«Trouveriez vous cela ailleurs ? »
C’est une formule que ceux qui nous suivent sur l’ensemble des réseaux sociaux ont l’habitude de lire sous notre plume. Et la réponse est toujours la même ! Il appartiendra aux lecteurs de ces lignes de répondre eux-mêmes.
Depuis 2013, depuis que cette association issue de la nébuleuse numérique au milieu des années 90, est devenue un mouvement, nous avons toujours fait le choix de la transparence envers nos adhérents. Et par leur intermédiaire, par l’action de chacun d’entre eux, nous faisons connaître nos idées et nos propositions à l’ensemble de la communauté des professeurs d’histoire et de géographie, sans a priori ni exclusive.
Chaque rencontre avec les représentants de notre institution de tutelle a été portée à la connaissance de nos adhérents.
Profitons-en pour reposer cette question:
Trouveriez-vous cela ailleurs ?
Dans les rencontres du 30 novembre, plusieurs thématiques ont été abordées.
À la DGESCO où nous avons été entendus par les responsables de la mission « programmes » à propos de la présentation qui en a été faite et qui a été l’objet d’une consultation en ligne courant novembre.
Nous en avons souligné les aspects positifs, et nous avons émis des réserves sur les points qui nous paraissaient discutables. Cela concerne évidemment les volumes horaires, les intitulés de certains points de passage, la persistance de quelques points relevant davantage des effets de mode que de l’ouverture réelle aux tendances de la recherche en histoire comme en géographie.
Mais nous avons surtout rappelé, au-delà d’une simple appréciation critique, que si les programmes ne sont au final que ce que chaque professeur en fait dans sa classe, nous étions résolus à mettre en œuvre de notre côté, associés ou aux travaux institutionnels, les moyens d’accompagner chaque professeur dans cette démarche.
Le Verbatim de nos échanges avec la DGESCO et avec le représentant du Ministre se trouve dans l’espace réservé. C’est un choix qui vise à respecter nos interlocuteurs, dont il convient de souligner la qualité d’écoute, et pourquoi ne pas le dire également, tout l’intérêt qu’ils ont trouvé dans nos échanges. Il est vrai que la clarté de nos propositions, la précision de nos remarques, les véritables remontées du terrain que nous mettions en avant, ont pu leur apparaître comme étant en rupture avec le discours de plus en plus confus que les rentiers de situations acquises semblent développer actuellement. Nos interlocuteurs semblent incontestablement en avoir pris la mesure.
Au cabinet du ministre, nous avons un échange particulièrement fécond, et après un rapide échange à propos des programmes, sujet déjà abordé l’entretien précédent, nous avons très largement insisté sur l’enseignement de spécialité. Si le programme actuel en première relève très clairement, et exclusivement de la compétence des spécialistes en histoire et géographie, il nous apparaît essentiel que cela soit toujours le cas en terminale. De ce point de vue la différence en termes de clarté sur ces points est apparue très clairement à nos interlocuteurs.
L’autre point particulièrement important que nous avons souhaité aborder est celui de la formation des enseignants, de la formation des stagiaires à la formation continue. Nous avons été très agréablement surpris, il convient de le souligner, par la convergence de vue que nous pouvions avoir avec notre interlocuteur. Ce point qui sera très largement développé dans l’espace réservé, mérite en effet toute notre attention, car le modèle que notre mouvement propose est apparu très clairement comme précurseur aux yeux du ministère. Reste à savoir si de ce point de vue, nous saurons faire prévaloir nos propositions qui sont déjà très avancées. À ce propos la réponse est très claire, elle dépend de notre capacité à nous élargir et à nous développer plus encore ! À ce propos, contrairement à d’autres, nous sommes évidemment très satisfaits de notre développement, réel et effectif, pour ce qui nous concerne. Mais il reste encore trop de succès d’estime à transformer en engagements réels sur le terrain.
Retours des entretiens du 30 novembre
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Dans la pratique il serait souhaitable que je ne voie pas sur des réseaux publics les échanges qui ont lieu entre adhérents des Clionautes.
Le problème des remarques pondérées de l’APHG c’est qu’une fois ces remarques émises ils ne font rien… Et franchement elles portent sur des points qui de toutes façons sont laissées dans la pratique à l’appréciation des profs dans leurs classes et c’est au final la réalité du terrain.
Entre nous, et sur un registre utopique, je trouve que l’esprit de ces programmes aurait été plus utile en primaire et au collège, pour poser des cadres et des repères à tous, qu’au lycée où on va « enfin » poser des bases pour la période contemporaine, en laissant les périodes plus anciennes au traitement impressionniste qu’elles reçoivent souvent avant et qui laisse des traces incertaines dans la mémoire de nos élèves (même si je connais peu le collège).
Merci de votre réponse. Je sais que vous avez oeuvré pour le débat numérique lors de l’AG, vu la structure éclatée d’associations comme la nôtre (si je puis me permettre). Mais le calendrier sur les programmes a été serré et le résultat, sans être catastrophique, me semblait mériter plus de remises en cause. Au risque de vous énerver, je trouve que les remarques pondérées de l’APHG sont ici assez pertinentes (je ne parle pas du point sur l’enseignement de spé) , et j’aurais préféré qu’elles émanent des Clionautes, car elles avaient été formulées par Hervé Lemesle (et moi-même en commentaire). Je ne vais pas épiloguer, car je pense que ces programmes risquent de toute manière de peu évoluer et qu’on fera ce qu’on pourra.
Les observations de Hervé Lemesle ont été transmises à la DGESCO dès qu’elles ont été publiées. Pour le reste je trouve que l’appréciation sur ces programmes me parait trop sévère. Nous avons développé surtout les thèmes qui nous paraissaient aller dans le sens d’une amélioration de ce qui existe et qui ne peut-être remis en cause. Effectivement il n’y aura pas de débats sur les réseaux sociaux sur ces points qui concernent les adhérents. Et nous déployons pour l’AG tous les moyens de débat. Ce qui représente une charge très lourde…
Bonjour, je ne vais pas réagir sur les réseaux sociaux pour une raison principale : je respecte beaucoup le travail de mutualisation de ressources pédagogiques de qualité, qui rejoint sans doute la vision d’accompagnement de l’entrée dans le métier de manière « artisanale ». Bruno Modica (et sans doute Déborah Caquet), vous êtes un militant, bravo et merci, et je perçois une fatigue légitime chez vous qui vous amènera peut-être à mal prendre mes « commentaires ».
Mais je remarque que vous déplorez le manque de réaction sur les programmes, alors que Hervé Lemesle s’était fendu d’une analyse critique détaillée. Je ne retrouve pas dans ce compte-rendu la teneur des remarques d’Hervé Lemesle ! Je ne suis moi-même qu’un « commentateur » comme vous le dites, d’autant que je suis actuellement en disponibilité pour recherche, et si je contribue, ce sera sur les nouveaux programmes et lorsque je retournerai en établissement. Mais je trouve que le satisfecit accordé à ces programmes est réellement démesuré au vu des remarques pertinentes de M. Lemesle, même si le débat est resté maigre sur le fond. Sans polémiquer inutilement comme Laurence De Cock, il reste de vrais problèmes de faisabilité et de vrais manques de fond. Dans votre souci républicain, je trouve problématique d’invoquer le fait que « un sujet classique n’aboutit pas mécaniquement à un traitement classique », car cela signifie que ce programme restera « poussiéreux » et étroitement politique chez certains enseignants, incités à cela par le découpage et par la densité des thèmes, qui ne laissent guère de place à des remises en cause. Quant à l’articulation avec le collège et l’absence apparente de cohérence d’ensemble, c’est tout de même un vrai souci ! Je regrette ce blanc-seing donné au gouvernement actuel et je pense que je ne suis pas le seul adhérent dans ce cas