Les Outre-mers européens : passé, présent, futur
Jean-Christophe GAY
Festival international de la géographie
Saint-Dié-des-Vosges, 7 octobre 2018
Jean-Christophe GAY est professeur à l’IAE, Université Nice Sophia Antipolis.
http://www.mgm.fr/ARECLUS/page_auteurs/Gay.html
Je tiens à remercier Jean-Christophe Gay, personnellement et au nom des Clionautes, pour son accueil très positif, nos échanges et pour nous avoir confié son diaporama.
→ Conférence en lien avec le dernier numéro de la Documentation Photographique dont une partie des documents sont extraits et sous copyright [1]. Ce projet avait pour but de réactualiser l’ancien numéro sur les Outre-mers français en élargissant à l’échelle européenne mais en réalité c’est très compliqué de traiter ce sujet à cette échelle car très peu de synthèses, des statistiques en pagailles…
Olivier Houdan, historien, qui est intervenu juste avant (conférence « La Nouvelle-Calédonie indépendante en 2018 ? ») a contribué à l’un atlas de la Nouvelle-Calédonie paru en 2012 → c’est lui qui a fait la planche sur l’histoire contemporaine et c’est un des meilleurs spécialistes de l’histoire ce territoire et a insisté sur la difficulté à qualifier la période dites des « évènements » : Guerre civile, coloniale, insurrection, jacquerie : débats chez les historiens → https://clio-prepas.clionautes.org/une-histoire-de-la-nouvelle-caledonie-catalogue-dexposition.html#1
Les Outre-mers européens → 6 millions d’habitants dispersés à travers le monde (1,2% de la population de l’Union européenne).
Étoiles bleues : Les régions ultrapériphériques de l’Union européennes (9 RUP) comme les Canaries, Madère, les Açores, Mayotte, la Réunion…
Étoiles jaunes : les pays et territoires d’outre-mer pays et territoires (26 PTOM) : associés seulement à l’UE (n’en font pas partie), appartiennent à des États de l’UE et ne bénéficient donc pas par exemple des fonds structurels. Ils sont très dispersés sur le globe : Sainte-Hélène, territoire britannique de l’Océan indien (BIOT), la Nouvelle-Calédonie, Terres australes et antarctiques française, etc.
Clipperton (terre coralienne de 2km² au large du Mexique) est un territoire qui a un statut tout à fait bizarre, particulier puisqu’il ne fait pas partie de l’OM européen mais étant donné qu’il est géré par Polynésie française il donc a le droit à des crédits européens.
Très compliqué donc ! Des territoires dispersés, plusieurs fuseaux horaires (quand il est midi à Papeete 12h, il est 10h du matin à Wallis-et-Futuna mais avec 22 heures de différence), la gestion de ces territoires pose des problèmes de synchronisation. Exemple pour les concours d’enseignement (capes, agrégation), en Polynésie ou en Polynésie, les candidats passent les épreuves en pleine nuit et un cyclone qui approche peut entraîner un report des épreuves partout en France. Le problème est similaire dans le cas des élections présidentielles cela posait un problème dans le Pacifique, en Polynésie française, alors que le vote n’était pas fini et l’on avait déjà le résultat à 20h à la fermeture des bureaux de vote en France hexagonale). On a adapté cela aujourd’hui.
Problème d’immensité et d’étirement, on a des territoires très disparates du Groenland avec des inlandsis à des îles tropicales et des territoires équatoriaux…
→ Espaces qui sont très hétérogènes.
« Outre-mer » : un tour euphémisé de « colonie »
C’est dans les années 1930 que l’usage d’« outre-mer » se diffuse et remplace le terme de « colonie » :
- en 1934, l’École coloniale est rebaptisée École nationale de la France d’outre-mer (ENFOM) ;
- en 1935, le Musée des colonies devient le Musée de la France d’outre-mer ;
- en 1946, la Constitution met juridiquement fin à la colonisation et un « ministre de l’Outre-mer » se substitue au « ministère des Colonies »
→ « Outre-mer » devient une façon euphémisée d’évoquer les colonies : « France d’outre-mer » est strictement le synonyme de colonie française.
Lorsque l’on analyse l’évolution de la sémantique le terme « ultramarin » fait son apparition dans les années 1980.
L’arrière-plan colonial est fondamental pour comprendre ces Outre-mers européens.
L’intégralité de l’intervention est à retrouver ici :
[1] Soutenez la Documentation Photographique, achetez les numéros. https://www.clionautes.org/que-deviendra-la-documentation-photographique.html?fbclid=IwAR1H1D_Zh56yE5CVPvwh1PXvWOYj5_i_oqE9v7PhT-phJMrci-np4PsbyaA
©Gay Jean-Christophe, 2018, La Documentation française
©Rémi Burlot pour les Clionautes