2024 fête les 20 ans de l’Education au Développement Durable (EDD) : 1ère circulaire dans l’éducation nationale en juillet 2004.
Cela a fait suite au sommet de la terre de Johannesburg en 2002 et au discours de J. Chirac.
Cette circulaire visait à généraliser une éducation à l’environnement et au développement durable.
2007 : deuxième phase de la généralisation. L’impulsion ministérielle a été très forte et cela entre dans le cadre d’une politique nationale avec des objectifs ambitieux. Deux inspecteurs généraux sont nommés à la tête de la mission EDD : Mr Hagnerelle en HG et Mr Bonhoure en SVT.
On a assisté à une continuité dans l’éducation nationale de cette volonté d’éducation DD alors que dans le même temps, le ministère en charge de l’environnement et du développement durable a changé de nombreuses fois de nom et de stratégie (ministère de l ‘écologie, de l’environnement, de la transition …).
L’EDD repose sur une éducation pluridisciplinaire ou co-disciplinaire.
Quelle est la place de l’Histoire-Géo dans cette éducation ?
En 2006, Yvette Veyret animait le RDV DD au FIG. il y avait une très forte effervescence universitaire en géographie et dans les années 2000, tous les programmes scolaires ont intégré le DD.
En parallèle, l’ONU, à partir des années 2010, a mis en place des outils d’accompagnement = l’agenda 2030 et les 17 ODD (objectifs de développement durable).
Pour l’Agenda 2030 : de très nombreux Etats l’ont intégré et mis en place des politiques actives.
Pour les ODD, il s’agit d’une toile de fond de toutes les réflexions et cela correspond bien aux différents enjeux étudiés en géographie (santé, eau, énergie, villes…).
Aujourd’hui, le DD est partout : dans les chartes des hôtels (ex les engagements du groupe ACCORD), les expositions universelles (ex Dubaï, thème central = DD), dans les engagements des entreprises, des collectivités…
DONC tout va bien ? NON car la plupart du temps, c’est du greenwashing et une coquille vide.
Actuellement, est-ce que les politiques internationales sont tournées vers le DD ? NON, les objectifs des ODD ne sont pas du tout remplis (exemple l’ODD 1 sur la faim) et notamment l’objectif 16 sur la paix et la justice.
On voit bien aussi que les objectifs posés dans les Agenda 2030 sont difficile à atteindre.
Comment faire pour que les jeunes puissent se projeter ? Lutter contre écoanxiété ?
Il faut que ce soit un projet d’action. Il faut prendre du recul.
Dans l’éducation nationale, la généralisation de l’EDD a continué = 2011, 3è généralisation – 2015, 4è généralisation. Mais dans la réalité : où en est -on ? Et quelle est la place de la géographie dans cette EDD car le constat est souvent une prédominance des SVT dans tous les projets ?
La géographie a toute sa place dans les projets EDD.
Il faut partir des fondamentaux de l’EDD (le schéma des 3 piliers et de leurs interactions, la théorie du donut (2013, OXFAM avec l’idée du plafond environnemental et du plafond social). L’idée central est que le développement durable est un processus de changement long visant à améliorer les condition de vie.
En 2021, la DEGESCO fait paraître le « Vademecum EDD » qui est un cadre référentiel (objectif d’apprentissage et de compétences). Les finalités pour les élèves sont connaître / comprendre/ agir.
Aujourd’hui la question est de la diffusion de l’EDD dans la scolarité des élèves. Combien d’enseignants sont réellement engagés dans les projets ? Quelle diffusion chez les élèves ?
Il n’existe pas d’enquête exhaustive. Seule enquête disponible = dans le réseau des écoles associées de l’UNESCO, soit 140 écoles et 6000 enseignants. Cette enquête montre que ce sont surtout les SVT qui sont sollicitées et que finalement, il y a peu d’enseignants engagés. Mais cette enquête est très partielle.
Pour les intervenants, il faut absolument faire appréhender la complexité aux élèves, développer l’esprit critique, les valeurs éthiques et pouvoir agir dans le monde (ce sont les attendus de fin de cycle 4). cela repose sur une approche globale et territorialisée d’où l’importance de la géographie.
On peut prendre l’exemple de la notion d’habiter en géographie dans le cycle 3 pour illustrer ces différents éléments (voir le diaporama).
Il faut aussi développer les approches ludiques pour développer les compétences des élèves.
Exemple d’une expérimentation en classe de 6è : consigne « tirer au sort 2 ODD et réfléchir sur ce que l’on peut faire pour les intégrer dans la ville de demain ? ». cela permet d’ouvrir les « cônes du futur » et d’amener les élèves à se poser des questions , à se projeter dans le futur.
Voir le diaporama complet:
https://nuage03.apps.education.fr/index.php/s/TNCHjJnBbEca2TM
