Mots clés: Didactique de la géographie • Représentation des lieux • Échelles • Géographie scolaire • École élémentaire
L’article propose un modèle d’analyse de représentations des lieux chez des élèves de l’école élémentaire lorsqu’ils font référence à leurs espaces pratiqués. Ces représentations ne sont généralement pas mobilisées dans le cadre scolaire. L’expérience présentée ici tente donc de les intégrer à la construction de leurs compétences en géographie à l’aide d’un outil référent commun, une sorte de manuel : « Ma petite géographie ».
L’enseignement de la géographie à l’école primaire s’adresse aux élèves du CE2 au CM2 (entre 8 et 10 ans). Les programmes officiels de 2008 lui fixent son but: «donner des repères [spatiaux communs] pour commencer à comprendre l’unité et la complexité du monde» et développer «chez les élèves, curiosité, sens de l’observation et esprit critique» (BOEN, hors-série n° 3 du 19 juin 2008, [1]). La mise en œuvre de ces finalités assigne à chaque niveau de classe un seul niveau d’échelle, chacun d’entre eux se trouvant juxtaposé et cloisonné par année [2]. Les seuils des échelles sont ainsi donnés comme un cadre implicite. Il n’est pas exigé que l’enseignement permette aux élèves de construire la notion d’échelle, ni d’envisager de possibles emboîtements. Dans ce contexte, quels repères spatiaux construits à l’école permettent aux élèves de fixer leurs propres expériences?
Notre enquête s’est intéressée aux représentations des lieux chez des élèves en fin de CM2. Elle s’appuie sur une expérience pédagogique appelée «Ma petite géographie», qui a été conduite avec 75 élèves de trois classes de CM2 [3]. C’est un dispositif d’enseignement qui s’appuie sur les pratiques des enfants, pour sortir la notion d’échelle de l’implicite auquel les programmes la confinent. Par la consigne de départ, il est demandé aux élèves de choisir et de représenter: «des lieux importants parce que tu y passes beaucoup de temps, importants parce que tu aimes y aller ou y être, ou importants parce que tu y as des souvenirs importants pour toi». Ensuite, avec le guidage du professeur, ils établissent un principe de classement commun. Ce principe, un classement par échelle spatiale, est matérialisé par la réalisation d’un livre personnel («Ma petite géographie»).
http://mappemonde.mgm.fr/num41/articles/art14101.html