Amoureux du Pérou et des civilisations précolombiennes, adorateurs des Cités d’or et inconditionnels de Rascar Capac, l’exposition « Machu Picchu et les Trésors du Pérou » qui a débuté le 16 avril à la Cité de l’Architecture et du Patrimoine est faite, forcément, pour vous, alors ne manquez pas cette expo événement qui propose aux visiteurs 192 pièces originales, dont certaines inédites, en provenance d’un des plus grands musées péruviens : le musée Larco situé à Lima. Cette exposition, divisée en neuf parties, a pour ambition de retracer près de 3 000 ans de civilisations précolombiennes via ses croyances et ses rituels. Cette exposition est organisée par la société World Heritage Exhibitions (WHE) actuellement le leader mondial spécialisé dans la production, la promotion et la conception d’expositions internationales et Inkaterra, marque hôtelière d’Amérique du Sud qui se présente comme pionnière de l’écotourisme et du développement durable au Pérou depuis sa création en 1975. Paris accueille en avant-première européenne cette exposition soutenue par le Ministère de la culture péruvien.

Comme toutes les expositions à vocation internationale elle suit un schéma général assez classique. Après une introduction en vidéo dans une ambiance semi-aventurière, le spectateur est invité à se plonger dans l’univers des civilisations précolombiennes andines, leurs croyances, mythes, rituels et les structures des pouvoirs les accompagnant : cultures mochica, chimu, lambayeke … et bien sûr inca.

Ironie de l’actualité (pour les couleurs dominantes), l’exposition s’ouvre sur un splendide étendard huari fait de plumes de guacamayo jaunes et bleues, les premières symbolisant le soleil et le sable du désert,  les secondes le ciel et l’eau, les deux étant complémentaires. Et c’est bien souvent dans la complémentarité des êtres, humains et animaux, morts et vivants, or et argent que réside la clé de compréhension de cet univers et de cette exposition.

Quelques figures provenant de la collection érotique du Musée Larco sont également proposées aux visiteurs, non de manière gratuite. représentant le monde des morts mais qui ne sont pas considérés comme tels au sens occidental du terme (donc stériles), elles sont là pour montrer que leurs activités dans le monde souterrain participe la régénération des cultures et donc in fine au cycle de la vie. Les céramiques en forme de chouette de cormorans ou de félins, une épingle en or nasca représentant un colibri se succèdent, rappelant au passage que dans la cosmovision andine, humains et animaux ne sont pas considérés comme des êtres indépendants tandis que les chamans cherchent à canaliser les pouvoirs des animaux.

Boucles d’oreille avec mosaïque de l’oiseau guerrier, or, turquoise, sodalite, nacre, coquillage, Culture mochica (100-800 après JC), Musée Larco, Lima-Pérou

Héros mythologique des mochicas, Ai Apaec a droit à un développement conséquent avec une première pièce marquante, un masque funéraire mochica en cuivre et coquillage de Strombus représentant son visage. tandis que des céramiques décrivent son voyage sous-marin, ses différents combats (contre le crabe et le Démon Marin Égorgeur, et son transit vers le monde des morts. Mention spéciale pour une cruche en céramique mochica ayant la forme de la tête ridée, mais en réalité épuisée après tous ses combats, d’Ai Apaec.

Ai Apaec transformé en crabe – Bouteille à anse étrier en céramique – Culture mochica (100-800 après JC) – Musée Larco, Lima, Pérou

Le rituel de la Chasse au Daim suit, raconté dans une animation projetée sur un mur et réalisée à partir d’une illustration peinte sur une céramique mochica. Puis vient, dans une ambiance baignée de lumières rouges, la question des sacrifices humains expliquée à travers une vidéo devant la quelle sont exposées des coupes cérémonielles mochica et deux tami, couteaux servant lors du sacrifice de guerriers captifs. Surtout ne ratez pas la très belle cruche en céramique mochica en forme de tête de guerrier captif, imposante ainsi … qu’une cruche en céramique en forme de pomme de terre mythologique, une vidéo présente au-dessus vous expliquera de quoi il en retourne !

Le plus spectaculaire de cette exposition reste l’avant-dernière galerie où sont présentées une dizaine de parures seigneuriales composées de la couronne, des boucles d’oreilles, du collier ou du pectoral et parfois des épaulettes, toutes issues de tombes royales et différentes, montrant ainsi la richesse la diversité et le savoir-faire de l’époque.

La visite se termine par une présentation de Machu Picchu au travers de panneaux et vidéos montrant le site actuellement. On pourrait se poser la question : mais où est passé Hiram Bingham son découvreur ? Une expérience immersive totale et inédite invite le visiteur à terminer son voyage en découvrant la première expédition du Machu Picchu en réalité virtuelle, bien installé(e) dans un fauteuil individuel

Au total, deux bonnes heures sont nécessaires pour découvrir les pièces proposées, avec ou sans audioguide. On en ressort émerveillé et on finit par oublier le tarif (25 euros) qui pourrait être rédhibitoire en temps de crise, et la nappe sonore que l’on aimerait bien baisser de temps en temps pour mieux apprécier les pièces exposées. Laissez-vous tenter, si vous ne pouvez pas vous rendre au musée Larco, c’est lui qui, en partie, vient à vous …

Parure en or, culture chimu (1100-1470 après JC) Musée Larco, Lima, Pérou

Photos : Cécile Dunouhaud

Infos pratiques :

MACHU PICCHU ET LES TRÉSORS DU PÉROU
EXPOSITION DU 16 AVRIL AU 4 SEPTEMBRE 2022

Cité de l’architecture & du patrimoine – Palais de Chaillot
1, place du Trocadéro et du 11 Novembre
75116 Paris – France
Accès à l’exposition par l’entrée principale place du Trocadéro

Plein tarif semaine : 22€
Plein tarif weekend et jours fériés : 24€
Tarifs enfants (de 4 à 14 ans) semaine : 18€
Tarifs enfants (de 4 à 14 ans) week-end et jours fériés : 20€
Enfants (-4 ans) : gratuit
Tarif pour les personnes à mobilité réduite : 20€ en semaine et 22€ le weekend et jours fériés.

Liens utiles :

Site officiel de l’exposition : ICI

Tous les détails et la réservation : ICI