Comme un appel : jusqu’au 18 juin, au Grand Palais, une exposition très intéressante d’une œuvre contemporaine du chinois Huang Yong Ping. L’artiste a dû quitter la Chine en 1989 après les manifestations de Tian’anmen et a pris la nationalité française. Il est l’un des maîtres d’un courant qui tente de combiner l’art occidental et chinois : il considère qu’il existe de nombreux points communs entre les deux, à l’instar du serpent dont il rappelle l’importance symbolique en Chine comme en Europe.
Au milieu de plusieurs montagnes de conteneurs multicolores empilés (allégorie de la tension entre uniformisation et singularité), circule un serpent menaçant dont la gueule ouverte se dresse face au gigantesque bicorne que Napoléon 1er portait à la bataille d’Eylau (1807). Le pouvoir assis sur la mondialisation et menacé par le serpent : celui de la déchéance et de la fin, celui de la mue et des recommencements. Une histoire de cycles ou de vanité (au sens où on l’entend dans les toiles de la Renaissance, songeons aux Ambassadeurs d’Holbein), selon qu’on est ici ou là-bas…
« Empires » (notez le pluriel) est un beau prolongement/complément de nos cours, une manière intéressante d’approfondir la réflexion. Sur le site du Grand Palais, on peut visionner trois vidéo que je pense exploitables pédagogiquement.
Jacques Galhardo
Lycée Descartes – Tours