Les travaux d’aménagememt du musée d’Orsay sont une occasion de présenter un certain nombre d’oeuvres (tableaux,pastels, gravures et dessins) aux visiteurs jusqu’au 30 juillet et gratuitement ! Il faut d’ailleurs s’y prendre assez tôt pour ne pas faire trop de queue !
– L’exposition très riche commence dans la mezzanine par Construire le nouveau Paris avec les travaux haussmaniens : la percée de la croisée de Paris,l’élargissement de la ville vers l’Ouest puis l’aménagement des abords du nouvel Opéra de Charles Garnier. On peut par exemple découvrir de nombreux dessins de l’architecte Raoul Brandon avec des immeubles de rapport comme celui du 1 rue Huysmans, construit en 1919. Cet architecte publie ses travaux en planches lithographiées dont certaines sont exposées. Proche de ces dessins est exposée la maquette des 3 maisons à loyer de 3è classe (36-38 et 48 bd Beaumarchais) qui se trouve habituellement au musée d’Orsay.
Au Rez-de chaussée le parcours est un peu complexe parfois entre la grande travée et les petites salles sur le côté mais l’ensemble de ce qui est présenté est remarquable.
– Un atelier à ciel ouvert
Les travaux dans la ville ont été saisis par certains peintres comme Maximilien Luce, avec «Le chantier» 1911, ou «Le quai St Michel et Notre Dame» 1901. Charles Lacoste dans son «Paysage de Paris sous la neige» a représenté le métro aérien tout neuf (1913).
Une petite section est consacré à la Butte Montmartre en particulier avec la représentation de la construction du Sacré-Coeur
Certains aspects de la vie de la ville comme la Seine, les ponts et les berges sont représentés par des artistes étrangers comme l’américain Franck Myers Boggs et son «Vue de Paris avec Notre Dame à gauche» ou le peintre hollandais Johan Barthold Jongkind «Bateaux lavoirs devant le pont Notre Dame» 1868 .
– Scènes de la vie parisienne :
Le spectacle de la rue est un des thèmes favoris des peintres impressionnistes, en voici quelques exemples :
Le parapluie est devenu emblématique des parisiens, mis à la mode par Louis Philippe, il est devenu un objet usuel à la fin du XIXè siècle, et est le sujet principal de «Visiteurs à l’exposition de 1900 sous une pluie torrentielle» de Charles-Paul Renouard.
«La promenade des nourrices, frise de fiacre», paravent peint par Pierre Bonnard montre les enfants jouant au cerceau surveillés par des nourrices emmitouflées.
Différents dessins montrent les parisiens à vélo, à pied, à cheval, en fiacre.
Plusieurs lieux de loisirs de l’époque sont évoqués : les cafés-concert comme le Chat noir. Ils sont 326 à Paris en 1897, divertissement accessible à tous,le public paie en consommation les attractions (romances, chansons, extraits d’opéras) mais ils seront concurrencés par le cinéma à la fin du siècle. Les bals comme «Le bal Mabille» par Constantin Guys sont aussi représentés
Le monde de la prostitution est présent aussi avec des tableaux de Toulouse-Lautrec comme «Seule» et d’autres encore.
– Paris tragique
Le texte de l’exposition dit «c’est sur le travail et les larmes des pauvres que s’édifie la prospérité de la ville et que se crée une amère dysharmonie sociale, laquelle entraîne d’effrayantes violences» C’est ainsi qu’on peut voir les parisiens souffrant des travaux pénibles avec «les débardeurs au bord de la seine déchargeant les péniches» par Théophile Steinlen .
Des scènes du siège de Paris «Le ballon» et «Le pigeon» de Pierre Puvis de Chavannes sont représentées avec une scène insolite de Gustave Doré : «Le rassemblement des troupeaux dans le bois de Boulogne» : les moutons étaient là pour assurer le ravitaillement de la population pendant un temps.
La Commune de Paris est évoquée dans un grand tableau de Maximilien Luce «Une rue de Paris en mai 1871».
Enfin la IIIè République avec les grandes expositions universelles.
Dans la grande travée sont exposés (selon les thématiques évoquées plus haut) les grands tableaux du musée d’Orsay.
C’est ainsi que les visiteurs peuvent voir ou revoir des Renoir «Jeunes filles au piano», Degas «Portraits à la bourse», Monet «La gare Saint Lazare», Caillebotte «Vue de toits», Pissaro «La Seine et le Louvre», Van Gogh «Guinguette à Montmartre» ou le «Portrait de Marcel Proust» par Jacques-Emile Blanche…
Un ensemble de photographies projetées en très grand format achèvent ce panorama de Paris et c’est la population qui est bien présente : sur les marchés, sur les quais, aux Halles, chez Guignol, dans les fêtes, dans les cafés …
Informations pratiques
Du 12 avril au 30 juillet
Hôtel de ville
Entrée salle saint Jean
5 rue de Lobau
75004 Paris
de 10 h a 19h tous les jours sauf dimanches et fêtes
Un catalogue de cette exposition est disponible et très utile à l’enseignant pour y trouver matière à présenter la société de cette époque !