Planète métisse

A signaler !

Le printemps 2008 a vu l’ouverture, au Musée du Quai Branly, d’une exposition dont la problématique s’inscrit au cœur du projet du musée : le métissage. Temporaire, cette exposition, disponible pendant un an et demi, s’adapte parfaitement au calendrier scolaire et permettra de préparer moult sorties.

Serge Gruzinski est le commissaire de cette exposition. Il est l’historien spécialiste du nouveau monde. Directeur de recherche au CNRS, directeur d’études à l’EHESS, il est notamment l’auteur de Pensée métisse, 1999. Dans cet essai, il distingue métissage, uniformisation et mondialisation. Il montre qu’il existe des liens subtils entre métissage et identité.

Aussi, l’objet de cette exposition n’est pas de s’émerveiller du métissage. Déjà, Michel de Montaigne écrivait « Un honnête homme est un homme mêlé ». Au croisement de la sociologie, de l’anthropologie et de l’histoire, l’exposition consiste à interroger les phénomènes de mélanges culturels et leurs rejets. Planète métisse présente ce que les peuples et les individus ont inventé, au cours des siècles, à la croisée des sociétés et des civilisations. Elle amène le visiteur à questionner les transformations qui sont en train de s’opérer actuellement à l’échelle mondiale. Les 90 objets exposés sont à voir comme l’expression d’une création humaine, surgie à la confluence des mondes européens et des sociétés d’Asie, d’Afrique et d’Amérique du XVI° siècle des Grandes découvertes aux films de Wong Kai-Wai. Les artistes, à l’interface de plusieurs cultures, fabriquent des objets métis. Ainsi, en est-il de cette statuette de la Reine Victoria (présente sur l’affiche de l’exposition). Réalisée d’après une photographie de la reine diffusée lors du jubilé de 1887, cette œuvre a été faite selon les codes de représentations royales Yoruba.

L’exposition s’organise en 4 grandes parties :

– Métis ? ou pourquoi nous est-il si difficile de penser l’intermédiaire de l’expliquer et de le montrer ?

– Chocs et rencontres des mondes au cours de l’Histoire.

– La fabrique des métissages (métissages des croyances, métissages du pouvoir, métissages musicaux)

– Horizons métis ? Jeux et défis du métissage ou comment la nouveauté fait-elle irruption dans le monde ? Comment naît-elle ? De quelles fusions, de quelles traductions, de quels assemblages est-elle faite ?

Parallèlement à l’exposition, un riche programme est proposé à titre gratuit. Cycles de cinéma « Métissages de l’image, métissages du regard », cycle de conférences « Villes métisses » ou de l’Université Populaire.
Pour aller plus loin, le site internet de l’exposition, sorte de « machine à métisser » s’enrichira au fil du temps : du parcours de l’exposition, d’exemples illustrés et musicaux, de documentation (dont les Actes du Colloque Expérience métisse de 2004).

Un site à consulter de toute urgence pour préparer une sortie scolaire dès la rentrée !