Comme chaque année, le dispositif de formation continue du PNF (Plan National de Formation) s’ouvre par une présentation des différents objectifs, enjeux et finalités, par les acteurs institutionnels du festival.
David Valence, maire de Saint-Dié-des-Vosges :
Le thème de cette année, choisi conjointement par le comité scientifique et l’inspection générale, est audacieux, dans la tradition du festival. Ce sujet sensible renvoie à une actualité immédiate brûlante. Mais c’est là l’objectif du FIG : donner plus de profondeur au débat public, en permettant aux citoyens de prendre le recul et les informations nécessaires.
Le programme est dense avec presque un tiers de manifestations en plus que l’an dernier.
Jean-Marc Huard, recteur de l’académie Nancy-Metz :
Le FIG est une source d’inspiration pour la mise en œuvre des programmes.
Cette académie correspond à un territoire fait de contrastes géographiques, économiques, et de population, avec ses trois pays frontaliers. L’axe Nancy-Metz très densément peuplé contraste avec d’autres territoires très ruraux. Le rôle de l’Education Nationale et du recteur est donc de veiller à l’équilibre et à l’équité territoriale, afin que tous les enfants disposent des mêmes chances. D’où l’intérêt de réfléchir et de bâtir des projets avec l’ensemble des partenaires, et particulièrement les collectivités territoriales, pour que les territoires en déprise restent toujours actifs. Le professeur est certes enseignant dans une classe, un établissement, mais aussi sur un territoire, à l’image du FIG.
Olivier Clochard, directeur scientifique du festival :
José Martí, poète caribéen, engagé dans la lutte pour l’indépendance de Cuba à la fin du XIXe siècle, écrivait : « être instruit c’est être libre ». Il est utile de dépasser les visions eurocentrées sur les migrations qui prédominent les débats, comme le recommandait Gildas Simon, car il existe bien une prédominance des flux Sud-Sud sur les flux Sud-Nord. Les migrations ne sont pas unidirectionnelles.
Catherine Biaggi, inspectrice générale :
Le thème de cette année rappelle le rôle de la géographie dans sa portée de formation des futurs citoyens. Cette manifestation doit aider les professeurs, dans une discipline qui renouvelle ses problématiques, avec une ambition de décrypter le monde. Pour le ministère de l’Education Nationale, Saint-Dié est le haut lieu de la formation des professeurs d’Histoire-Géographie par la rencontre entre une discipline d’enseignement qui a ses finalités et la recherche scientifique la plus pointue. Par ailleurs, c’est l’occasion de rencontrer des chercheurs dans des lieux qui ne sont pas académiques où l’on peut discuter de ses difficultés, des objets, des notions, des concepts, et de se ressourcer en permanence. Le ministère apporte un soutien financier et stratégique qui permet à toutes les académies métropolitaines et ultra-marines d’envoyer des délégations et enfin un soutien didactique et pédagogique majeur, notamment par l’inscription au programme du festival du Plan national de formation (PNF). Dans les parcours de cette année sont proposées plusieurs focales : la question des migrations par l’éclairage de spécialistes qui se trouve notamment dans les nouveaux programmes des lycées, l’accent sera mis aussi sur la cartographie des migrations, avec des ateliers (comment se fait la carte ?), la dimension numérique, avec des ateliers pédagogiques.
Laurent Carroué, inspecteur général :
Présentation des ressources : la revue Carto, le Grand Atlas 2020 aux éditions Autrement, la revue Hérodote (numéro 174 sur « Migrations et nations »), le portail national d’Histoire-Géographie de la Degesco qui sert de relais institutionnel, mais aussi stratégique, scientifique et pédagogique, le site Géoconfluences (cofinancé par l’ENS et par la Degesco) qui vise à rendre le monde intelligible, le site Géo-image où le Centre National des Etudes Spatiales met en ligne 172 notices avec une centaine d’auteurs et couvre plus de 50 territoires. Par exemple, la notice sur la déforestation à Bornéo avec l’huile de palme. Prochainement, une notice sera ajoutée au sujet de l’attaque iranienne sur les champs de pétrole.
Eric Joly et Christine Valdois pour les Clionautes