Revenu universel, revenu de base, revenu d’existence : si les mots changent, le principe reste le même : verser à chacun une allocation mensuelle individuelle d’un montant égal pour tous, sans condition de ressources ou de besoins et sans exigence de contrepartie. C’est dans cette universalité que réside le changement de paradigme : alors que les minima sociaux sont versés à ceux qui en ont besoin, le revenu universel est attribué à tous les citoyens. Irréaliste selon ses détracteurs, solution d’avenir pour ses partisans, le revenu universel suscite des prises de position souvent radicales.
Le Revenu universel : panacée, utopie, danger ?
Table ronde passionnante, un compte rendu de Marc De Velder et de Bernard Balme, mon ami.
Avec 4 intervenants Deux Politiques POUR, Benoit Hamon et la députée LREM Valérie Petit.
Deux Economistes CONTRE : Anne Eydoux des Economistes Atterés et Denis Clerc d’Alternatives Economiques
Donc deux camps face à face dans cette controverse autour de la faisabilité ou pas du revenu Universel.
Plusieurs options de Revenu Universel
Première option un revenu universel de 500 euros par mois, dont le coût est estimé à 300 milliards d’euros, jugé finançable par les deux économistes en augmentant la TVA; deuxième option défendue par Benoit Hamon, un revenu universel de 750 euros, dont le coût est estimé à 450 milliards d’euros, jugé non finançable par les deux économistes.
De plus soit on le fait pour tous; soit on commence par les 18/25 ans ; puis les moins de 18 ans, pour généraliser plus tard aux plus de 25 ans. En sachant que les 18/25 ans ne peuvent pas toucher le RSA.
Un des risques est que cela entraine un retour au foyer des femmes donc se transformer en salaire maternel; et que cela pénalise les familles monoparentales, donc souvent encore des femmes, déclare Anne Eydoux.
Les qualités du Revenu Universel
Les deux dirigeants politiques défendent ce projet; il a une portée humaniste et démocratique, il redonne du pouvoir aux salariés, et diminue leurs liens de subornation et d’obéissance. la CGT et la CFDT soutiennent la possibilité pour les travailleurs et travailleuses d’avoir un MEILLEUR NIVEAU de VIE. Ce projet aidera les caissières et le personnel très féminin des EHPAD qui ont de très bas salaires alors qu’ils font un travail de première ligne et utile, comme l’a démontré la crise sanitaire de la Covid 19. De plus il y a 100.000 jeunes sans diplôme par an et des trous dans la raquette de la protection sociale depuis que Michel Rocard en 1988 a exclu les 18/25 ans du RMI.
Pour les 2 politiques, le Revenu est finançable, il s’agit d’un choix politique et fiscal, qui se traduira par une forte augmentation des impôts pour les riches. La Société Française peut aller dans ce sens et faire un nouveau partage des richesses. Ce n’est PAS une Utopie lointaine, c’est réalisable à court terme.
Les terribles défauts du Revenu Universel
D’abord il coûte très cher entre 300 et 450 milliards d’euros (voir plus haut). De plus il pourrait inciter à ne plus travailler, et démotiver dans la recherche active de travail les jeunes de 18 à 25 ans. Il ne règle pas le problème de la vraie pauvreté, surtout dans l’option à 500 euros.
De plus il pose des questions morales et politiques : faut il subventionner la paresse et le temps libre ? Est ce à l’Etat de créer un revenu de vie ? Quelle place auront les femmes dans ce nouveau système ?
Conclusion :
Au terme d’un débat passionnant la salle vote avant et après le débat, le nombre de partisans du Revenu Universel a nettement augmenté.
Les 2 économistes semblent affreusement pessimistes, surtout Denis Clerc; et les deux politiques Hamon et Petit semblent avoir réussi à convaincre.
L’Utopie du Revenu Universel est elle en marche ? (jeu de mot évident avec LREM) Pour Les politiques OUI; pour les économistes présents SURTOUT PAS !
C’est une conférence vivante mais avec deux camps irréductiblement opposés, ce qui est finalement une caractéristique française…Bonne lecture et bonne réflexion !
Marc DE VELDER et son compère Bernard BALME.