Géographes à l’Université d’Artois, Bernard Reitel et François Moullé s’interrogent sur la capacité d’une position transfrontalière à « nourrir » la métropole située sur cette frontière.
A l’aide de la comparaison de métropole « moyennes » comme Lille, Bâle et Genève, ils proposent quelques premiers résultats d’analyse visant à dépasser l’approche purement fonctionnelle et institutionnelle pour tenter d’appréhender le caractère innovant.
La question du rayonnement de ces agglomérations est centrale tout comme celle de la répartition des rôles et des fonctions à l’intérieur même du périmètre transfrontalier. Dès lors, comment effectuer des mesures ?
L’approche par les navetteurs est intéressante. Si l’on converge vers la ville centre pour les cas de Bâle et Genève, la situation lilloise présente des flux plus complexes.
L’entrée par le socio-culturel est également convoquée : l’individu « se réalise » et interagit avec d’autres dans les métropoles (Simmel, 1911), il développe son « urbanité » dans les « lieux particuliers » du monde que sont les métropoles (Zijerveld, 2009).
De manière pratique, moyens financiers, outils juridiques et volontés politiques conditionnent les réussites et des systèmes de gouvernance spécifiques peuvent se développer : la situation « polycentrique » présente une dualité entre le pôle central et des pôles secondaires) alors qu’il peut exister des outils de gouvernance multiscalaires.
Le pôle secondaire peut chercher à s’appuyer sur le leadership de la ville-centre, recherchant en cela une certaine complémentarité.
Confrontation, stimulation et même hybridation s’invitent également dans ce débat encore très ouvert.