Nigeria ; une stabilité enfin retrouvée ?
Présentation par deux étudiants de l’ecole de management de Grenoble; Coline Hugonet et Thomas Beltran.
Contexte de début de simulation ; Boom démographique important au Nigeria, le plus important du continent. On prévoit 430 millions en 2025, les enjeux éducatifs sont importants.
1- Vers la 1e économie d’Afrique
Production de 2,5 millions de barils par jour. C’est le 12ème producteur mondial. Il développe une économie de rente, 85% des exportations et 80% de revenus.
Seul pays exportateur déficitaire lorsque les cours étaient hauts il y a quelques années. La corruption est une des causes de ce problème, le pays est mal classé selon des indicateurs mondiaux. 100000 barils sont également volés par des groupes armés. En 10 ans, plusieurs centaines de milliards de dollars ont été ainsi perdus. De plus, 43% des revenus de la compagnie pétrolière ne font pas l’objet de reversement de taxes, ce qui revient à presque 5 milliards de pertes pour l’état.
Le Mend (Mouvement pour l’Emancipation du Delta du Niger) lutte contre l’oppression et l’accaparement des richesses par les entreprises occidentales. En 2009, il entre en conflit avec l’armée fédérale. Depuis, il se spécialise dans des opérations de piraterie, et le Golfe de Guinée est le 2e espace de piraterie maritime après le détroit de Bab-El-Mandeb, aux larges côtes somaliennes.
Boko Haram est créé en 2002. Son but est de lutter contre l’éducation occidentale, qui, pour eux, nuit à leur civilisation. En 2015, il prête allégeance à l’état islamique, dans le but de s’étendre territorialement. Nouvellement, il utilise les femmes pour commettre des attentats, afin de déjouer le contrôle des hommes par les forces armées nigérianes dans l’espace public.
2- 2025 ; une grande puissance en Afrique ?
Le cabinet PWC prévoit une croissance de 7% d’ici à 2025, dans un scénario de prix bas continu du pétrole. Cela permettrait de doubler son PIB et de faire passer le pays du 20e au 16e rang mondial.
Cela nécessite d’améliorer les infrastructures de transport de pétrole et de matières premières. Ainsi cela augmenterait les avantages comparatifs du Nigeria, lui permettant ainsi de développer un tissu industriel connecté à la mondialisation.
Les revenus du pétrole permettraient de rebasculer les investissements dans l’agriculture et l’industrie. On pourrait aussi connecter le réseau d’acheminement du gaz avec celui de l’Algérie, et ainsi approvisionner le marché européen. Le contrôle des frontières et des territoires sahéliens est une condition sine qua non pour s’ancrer dans la mondialisation énergétique.
Le Nigeria devrait réussir à développer son intégration aux échanges mondiaux en augmentant les flux des câbles sous marins transatlantiques. Parallèlement, le port de Lekki désengorgerait le port de Lagos et améliorerait la desserte des flux d’import-export.
On peut entrevoir un développement prévisible d’une société de consommation, appuyée par les investissements occidentaux, américains et français. Le centre commercial d’Aba est un exemple et prélude à ce développement.
Toutefois, il y a un impératif d’amélioration des formations, afin d’éviter la fuite des cerveaux, notamment vers les Etats-Unis.
Aujourd’hui 1% de la population possède 80% des richesses. Le PIB par habitant reste faible.
3- 2025 : le Nigeria a-t-il réussi à vaincre ses démons ?
Le président actuel, Mr Buhari, cherche à discréditer Boko Haram. En tant que musulman, il souhaite montrer que l’organisation terroriste développe un islam qui s’est fourvoyé.
Le développement de l’armée est un enjeu. Premièrement pour récupérer le contrôle du Nord du pays, deuxièmement pour reprendre le contrôle des matières premières.
Le Nigeria contrôle mal des frontières. La commission du bassin du lac Tchad permet de fédérer les états de la région dans la lutte contre Boko Haram.
La CEDEAO Communauté Economique Des Etats de l’Afrique de l’Ouest possède un bras armé dont le but est de sécuriser la région, dont les revenus agricoles sont stratégiques, surtout que l’approvisionnement des villes est en jeu.
La lutte contre la corruption est un programme politique primordial du président. Il a scindé la compagnie pétrolière nationale NNPC Nigerian National Petroleum Corporation en deux, une pour réguler les flux, la seconde est en charge des investissements. L’aide des Etats-Unis est sollicitée.
Georges Courade intervient pour rappeler quelques éléments d’histoire. Le Nigeria a toujours été instable et s’en est toujours sorti. On peut alors supposer qu’il le sera toujours en 2025, et que le pays restera néanmoins cohérent. L’instabilité peut donc être vu comme’ un facteur positif.
Marc De Velder pose la question de la possibilité ou impossibilité de connecter le réseau nigérian au réseau algérien. Actuellement il y a autant de potentialités que de frein à cette intégration.