Syrie, les derniers remparts du patrimoine
Un film de Jean-Luc Raynaud, 52’, 2016. Dreamway Production.
Les premières minutes du film disent tout. Vidéos de propagande de Daech, montrant un déploiement de violence iconoclaste contre les trésors archéologiques de Syrie et d’Irak dans les cris et la fureur des hommes, les détonations des armes… Images de synthèse présentant la destruction de la tour Eiffel. Un cauchemar éveillé…
Le plan suivant, et tout change. Nous voici transportés dans la quiétude du Palais de France à Istanbul où nous assistons à une rencontre. Celle de l’historien français spécialiste du Proche-Orient Jean-Pierre Filiu et d’un jeune exilé syrien, Omar Islam. Ils se regardent, se saluent avec douceur et parlent, en arabe, de leur dernière rencontre à Alep en 2013. Et l’on mesure alors combien la langue arabe est une langue de culture et de l’intelligence, faite pour caresser les mots et non pour les hurler. Une langue de la convivialité, non de l’imprécation. Omar Islam, fait partie de ces hommes souvent jeunes, archéologues, simples citoyens, activistes politiques également, qui ont décidé de faire rempart de leur corps et de leur intelligence, pour sauver le patrimoine syrien et irakien menacé par les conflits qui ravagent cette région du monde, berceau des grandes civilisations.