L’exposition temporaire se déroule jusqu’au 14 novembre.
Le thème retenu, permet de se rendre compte que le moyen Age est un sujet d’inspiration très fréquent dans les « illustrés » d’autrefois comme dans la BD d’aujourd’hui.
Les grands thèmes abordés sont les suivants :
– Ambiances médiévales où l’on se rend compte que les décors et costumes utilisés sont plutôt stéréotypés avec des chevaliers, des guerriers, des archers, des princes mais peu de femmes et très peu de pauvres.
Le château est le décor omniprésent, les chevaliers sont toujours en armure et les femmes ont un hennin de taille démesurée !
Quand à l’action on a beaucoup de batailles, de croisades et de combats.
– Un Moyen Age exemplaire: le Moyen Age est propice à l’évasion de type romanesque mais cela n’empêche pas l’enseignement, l’instruction morale et civique, voire l’endoctrinement !
On pratique beaucoup le comique, l’humour et même la parodie en particulier dans les années Pilote avec par exemple saint Itchecoque et saint Mesquin chez Greg.
Dans la section intitulée « pour apprendre » on se rend compte que le souci d’instruire est très présent avec un discours éducatif qui n’est pas à l’abri des clichés. Les années 1970-1980 réexaminent le Moyen Age sous l’influence de la Nouvelle Histoire et les auteurs de BD s’ouvrent à l’histoire de la vie quotidienne, au genre féminin, à l’histoire des minorités…
La section intitulée « Travail, famille, patrie » met en valeur le devoir d’éduquer qui ressort des différentes productions: le patriotisme, le sentiment national sont très présents.
En Italie des années 30, l’utilisation du Moyen Age est réactivée dans la politisation des enfants, aux Etats-Unis, Prince Vaillant mobilise les Américains contre les Huns, sobriquet donné aux allemands depuis la 1ère guerre mondiale !
Dans la France de Pétain, un illustré pétainiste, Robinson, montre des barons prêtant serment à Charlemagne le bras tendu !
Après la seconde guerre mondiale, les héros sylvestres se multiplient comme un écho de la Résistance armée. En France chaque maison d’édition aligne un ou deux héros médiévaux qui incarnent sa ligne de pensée ou une opinion politique.
Après mai 68, le Moyen Age toujours présent par exemple dans Pilote, trouve un nouveau public. Des planches originales de Daniel Billon sont d’ailleurs exposées ici.
– Un Moyen Age épique Cette partie explore le « panthéon des héros médiévaux de la BD » et analyse les choix stratégiques qui ont été faits par les auteurs
– les sources documentaires
Les dessinateurs évoquent les vestiges du passé avec l’architecture, les textiles (la tapisserie de Bayeux), les enluminures et de plus en plus grâce aux expositions virtuelles en ligne (par exemple celles de la BnF). ils utilisent aussi les catalogues et les publications des fouilles archéologiques pour avoir des exemples d’objets de la vie quotidienne.
Deux panneaux intitulés « arrêt sur image » mettent en parallèle les sources des dessinateurs et les dessins réalisés ensuite.
Une sorte d’appel est lancé aux dessinateurs pour que les erreurs et poncifs les plus communs soient corrigés !
La conclusion analyse les représentations du Moyen Age aujourd’hui avec comme idée principale que le Moyen Age est devenu un jeu de rôle, grandeur nature, un Moyen Age imaginaire.
En descendant dans la « cave » de la tour un supplément est consacré aux Ducs de Bourgogne en BD avec les deux principaux personnages ; Jean sans Peur et Charles le Téméraire.
Dans cette exposition, comme dans la Tour, les enfants ne sont pas oubliés :
– Un parcours-jeu est proposé aux enfants sur le site de Paris Mômes et leur permet de participer à un petit concours !
– des facs similés de quelques albums anciens sont consultables sur des petites tables d’écolier : on peut par exemple lire Bigoudi à travers les âges, avec bien sûr comme épisode , le Moyen Age
– et au rez-de-chaussée de la tour, un « coin lecture » avec des coussins a été aménagé et permet aux enfants de patienter si les adultes n’ont pas fini de lire les très nombreux et très (trop ?) denses panneaux de cette exposition.
On peut acheter sur place le livret l’exposition dans lequel on retrouvera l’essentiel des textes.